CDiscount migre vers l'hyperviseur Nutanix, au détriment de VMware
Pour assurer la croissance de son infrastructure IT, Peaksys, la filiale IT de CDiscount, mise sur des architectures hyperconvergées. Et migre vers l'hyperviseur de son fournisseur, tant pour des raisons d'efficacité que de coûts.
PublicitéPeaksys, la filiale IT de CDiscount, emploie environ 650 personnes et sert tant les besoins du e-commerçant que ceux d'autres entreprises, au travers d'activités de services (marketplace, logistique, publicité, cybersécurité). « Nos infrastructures encaissent un changement toutes les trois minutes. Par ailleurs, nous avons besoin d'élasticité, pour absorber la charge des événements commerciaux », indique Thibault Mori, le responsable infrastructures de Peaksys. Par exemple, le Black Friday se traduit par une multiplication pat dix du nombre de commandes sur CDiscount.
Les quelque 6000 serveurs que fait tourner le e-commerçant sont hébergés dans un datacenter à Bordeaux (avec un PRA sur un site Equinix en région parisienne). Au fil du temps, l'infrastructure a basculé vers des architectures hyperconvergées, fournies par l'Américain Nutanix. « Entre 2015 et la fin 2023, nous sommes passés de 16 noeuds et quelque 500 VM sur ces infrastructures à 160 noeuds et environ 4000 VM. Ce qui montre bien la capacité de cette architecture à passer à l'échelle, sans refonte du SI », indique Thibault Mori.
Le choix de l'hyperviseur Nutanix
Surtout, entretemps, Peaksys a basculé de l'hyperviseur VMware - exploité y compris au-dessus des infrastructures Nutanix - vers celui du spécialiste de l'hyperconvergence, une technologie baptisée AHV. « En 2020, nos infrastructures arrivaient à saturation. C'est à ce moment que nous avons décidé de basculer 95% de nos environnements sur l'hyperviseur Nutanix », détaille Thibault Mori. Soit à cette époque environ 100 noeuds et 1000 VM. La migration -via les outils dédiés de Nutanix (Move et Foundation) - est mise en oeuvre par un ETP en environ 6 mois, au rythme de 25 à 30 VM basculant chaque jour.
Même si Peaksys a donc fait le choix de basculer sur l'hyperviseur de son fournisseur d'infrastructures, la société a dû conserver deux clusters VMware, car certains éditeurs ne supportent pas AHV. « Nous basculons petit à petit. Par exemple le périmètre RedHat a migré à la faveur du partenariat entre cet éditeur et Nutanix. Le transfert de nos environnements SAP est aujourd'hui à l'étude », illustre Thibault Mori, qui indique aussi traiter ce sujet dépendant des politiques des différents éditeurs par l'obsolescence progressive de leurs outils. « Notre objectif reste de basculer totalement sur l'hyperviseur de Nutanix », tranche le responsable des infrastructures. D'autant que ce dernier estime que l'équation est favorable côté MCO, avec seulement un ETP et demi pour gérer les 4000 VM sous AHV. A ce jour, Peaksys continue toutefois à faire fonctionner environ 200 machines virtuelles sous VMware.
Le rachat par Broadcom, un accélérateur ?
Si cette migration n'est pas dictée par le rachat du spécialiste de la virtualisation par Broadcom - une acquisition qui soulève bien des questions parmi les DSI -, elle s'accompagne de motivations financières « non négligeables », selon Thibault Mori. Qui observe avec circonspection les dernières évolutions de la politique de licensing de VMware, passé sous pavillon Broadcom après la levée des derniers obstacles légaux. « L'évolution de leur modèle (fondé sur un abonnement à la suite maison, VCF, NDLR) aura un impact sur les petits clients comme nous, observe le responsable. Car nous allons être obligés d'acquérir des droits pour l'ensemble de la suite. » Un tour de vis qui pourrait bien accélérer la sortie définitive de VMware chez Peaksys.
PublicitéEn complément :
- Face au risque Broadcom, la base installée VMware sort le parapluie
Article rédigé par
Reynald Fléchaux, Rédacteur en chef CIO
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