Carambar & Co de l'indépendance à la performance


Faire de la transformation de l'IT un facteur de succès métier
L'IT est toujours au service du métier. Soit. Mais il y a service et service. Les témoins qui s'expriment ici démontrent que la DSI ne doit pas seulement répondre aux besoins établis. Elle doit aller plus loin et permettre, par sa propre transformation, celle des métiers eux-mêmes puis de...
DécouvrirSuite au rachat d'activités de confiserie à Mondelēz International par Eurazeo, Carambar & Co a dû se créer un SI et en garantir la performance. L'entreprise a notamment recours à la solution PRTG Network Monitor de Paessler. Les bases de données Oracle ont constitué un facteur limitant important dans un déploiement dans le cloud.
PublicitéEn Avril 2016, le fonds Eurazeo a négocié le rachat de marques majeures de confiserie à Mondelēz International. Une fois les autorisations administratives et autres procédures achevées, le rachat est devenu effectif un an plus tard. La nouvelle société, Carambar & Co est devenue active le 2 Mai 2017. Cette société dispose de nombreuses marques comme Carambar, Krema, Vichy, Suchard, Poulain, Terry's (pays anglo-saxons), etc. Cinq usines ont été récupérées et un nouveau siège créé. Mais la nouvelle entreprise devait aussi créer son système d'information.
Carambar n'est que l'une des marques de Carambar & Co
Recruté par Eurazeo aux côtés d'une dizaine de dirigeants de diverses spécialités (finances, marketing, etc.), Marc Boullier a donc eu moins d'un an pour préparer l'IT de la nouvelle entreprise avec l'aide de deux consultants. Il est devenu DSI lors de la mise en route de l'activité. « Nous avons créé le SI avec deux logiques différentes » se souvient-il. « D'une part, nous avons eu recours à du clonage applicatif du SI de Mondelēz International, en ne conservant évidemment que les données nous concernant. Notre ERP SAP ECC 6 est notamment dans ce cas. D'autre part, nous avons eu recours au cloud : XTEL, Microsoft Office 365... Il nous était impossible de développer de nouvelles applications dans notre contexte. Le 2 Mai 2017 a été le plus grand Big Bang de ma carrière. »
Un Big Bang sans transition
Dans de nombreux cas, la vente d'une entreprise s'accompagne d'une période de transition avant l'indépendance informatique. Cela n'a pas été le cas de Carambar & Co dont la mise en route a été simultanée à celle de son SI. Le DSI n'avait même presque pas eu d'échanges managériaux avec sa future équipe, provenant de Mondelēz International, avant de la récupérer. Mais, en tant que « client », il avait commandé ce qu'il voulait dans le SI de Mondelēz International, avec, parfois, des intégrations à faire. Par exemple, l'Active Directory local est synchronisé avec l'annuaire d'Office 365.
Autre exemple, l'ERP SAP ECC 6 de Mondelēz International était hébergé par DxC dans un datacenter en Allemagne. Pour faciliter la reprise, Carambar & Co a signé un contrat de deux ans avec le même hébergeur. Maintenant que la reprise est consolidée, Carambar & Co s'attelle à optimiser cet héritage et à le simplifier, pour tenir compte du périmètre plus réduit. De plus, une migration est en cours de négociation sur un hébergement en infrastructures mutualisées en France.
Des évolutions encore en réflexion
Le cloud public est potentiellement séduisant mais, pour l'heure, Carambar & Co rencontre un facteur limitant : les licences des bases de données Oracle. Le cloud étant sans doute la bonne réponse à une croissance potentiellement importante de la société, le DSI indique réfléchir à « faire sauter cette contrainte pour éliminer les freins à la croissance du business. » Plusieurs scénarios sont ainsi étudiés : migration vers S/4 Hana, changement d'ERP... mais ces évolutions ne sont pas attendues avant au moins un an. D'autres priorités s'imposent pour le moment. En effet, pour l'heure, la DSI se doit de consolider le SI existant avant d'envisager des évolutions importantes. Et certains points sont nettement plus critiques.
PublicitéEn particulier, les infrastructures sont fondamentales. Et il n'était pas envisageable que, le 2 Mai 2017, les usines ne puissent pas fonctionner. Par exemple, les badgeuses servent à la fois de pointeuses et de contrôleurs de l'accès physique aux bâtiments. Le système comporte son propre annuaire (notamment pour gérer les intérimaires) avec une connexion réseau à celui-ci. Les LAN des usines existaient et ils ont été confiés en infogérance à Axians. Le LAN du siège a été construit. Quant au WAN, il a été confié à Orange Business Services. Comme de bien entendu, Marc Boullier a mis en place un pilotage centralisé des infrastructures.
Le plus grand Big Bang de la carrière de Marc Boullier a eu lieu le 2 Mai 2017.
Découvrir l'inconnu
Mais, avant le 2 Mai 2017, la connaissance de l'infrastructure était très limitée. Une fois la mise en route effectuée, au courant de l'été 2017, le besoin d'une supervision et d'un pilotage centralisé, avec découverte automatisée des éléments, s'est imposé comme une priorité. Le besoin avait été anticipé mais il était impossible de choisir en amont une solution : « je voulais me reposer sur les compétences de l'équipe que je ne connaissais pas encore » justifie Marc Boullier.
Plusieurs solutions ont été testées, notamment pour en vérifier les limites fonctionnelles et la facilité d'usage. En particulier, la solution PRTG Network Monitor de Paessler a été installée en version d'évaluation. « Dans ce mode valable un mois, le nombre de capteurs est illimité et, ensuite, les licences sont au nombre de capteurs effectivement utilisés » indique Marc Boullier. La solution a été, dans un premier temps, limitée dans sa découverte par des droits d'accès restreints puis, après une première validation, a reçu les autorisations nécessaires pour accéder à tout le SI. Routeurs, firewalls, serveurs, points d'accès SaaS, points d'intégration des partenaires, imprimantes... tout ce qui se connecte et dispose d'une adresse IP est testé par la solution avec tous les protocoles gérés.
Redonner confiance aux métiers et aussi lutter contre le shadow-IT
Ainsi, l'outil a découvert en mode automatique, en l'espace d'un week-end, toute l'infrastructure. Des objets qui ne devraient pas exister dans le réseau, potentielles failles de sécurité, ont ainsi été découverts. Et certains autres, clairement obsolètes, ont pu voir leur remplacement programmé. « Typiquement, une imprimante qui a plusieurs millions de pages au compteur peut voir son remplacement programmé avant qu'elle ne tombe en panne, avec une rupture de service » pointe le DSI. Mais, les licences étant comptées au nombre de capteurs, Marc Boullier s'est ensuite attelé à faire le tri de l'utile et de ce qui l'était moins. Certains objets connectés, comme des sondes de température du chocolat par exemple, n'ont pas la nécessité d'être pilotés centralement puisqu'il faut de toutes façons la contrôler sur place. Le délai de ping d'une imprimante a sans doute moins d'importance que de suivre le nombre de pages imprimées. Pour Marc Boullier, « il ne sert à rien de tout mesurer. Notamment, quand une situation est binaire de type marche/marche pas, il y a souvent des méthodes plus adéquates de les piloter. »
La simplicité de l'outil a compté dans son choix.
Une fois les infrastructures entièrement découvertes, les équipements ont été regroupés en fonction de leur nature et la DSI a choisi les indicateurs pertinents pour chacun. Un millier de capteurs ont ainsi été déployés. Le prix public d'un tel déploiement est de 2150 euros avec une maintenance pour trois ans de 1000 euros.
Parmi les fonctionnalités intéressantes de la solution de Paessler, Marc Boullier a pointé « le repérage des situations inhabituelles. Par exemple, un temps de réponse plus élevé que d'habitude peut constituer un signal faible. C'est plus pertinent que d'avoir juste des marquages vert/orange/roue pour marche bien/mal/pas. » L'outil détecte l'inhabituel en se basant sur l'historique de l'entreprise mais aussi d'une base de connaissances. Au final, les utilisateurs sont parfois surpris que la DSI les appelle en premier, y compris pour s'étonner d'un incident anticipé localement (comme une maintenance d'équipement). « Cela modifie la relation avec les utilisateurs et accroît la confiance dans la DSI » se réjouit Marc Boullier.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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