BPM intelligent pour entreprises orientées services
Les règles métiers constituent un atout clé de l'entreprise. Le BPM intelligent apporte aux entreprises orientées services des processus centrés sur les règles.
PublicitéL'orientation services est en vogue. Il n'est pratiquement aucune revue consacrée à l'informatique d'entreprise où n'apparaisse le terme « orienté(e) services », ce qui n'est pas sans rappeler la mode de l'orienté objet(s) il y a une vingtaine d'années. C'était l'époque des langages orientés objets, de l'analyse orientée objet, de la programmation orientée objet, des bases de données orientées objets, etc. S'il fallait alors être orienté objet, il faut aujourd'hui être orienté services : - Architectures orientée services (SOA) - Intégration orientée services - Processus orientés services - Gestion orientée services Nous allons ici nous intéresser aux entreprises orientées services (SOE) et sur le rôle essentiel du BPM (Business Process Management, gestion des processus métiers) intelligent dans ce nouveau modèle d'entreprise. Une SOE est une entreprise qui s'appuie sur l'orientation services pour intégrer ses systèmes internes et ses échanges externes avec ses partenaires, et ce dans l'ensemble de son architecture. L'entreprise peut ainsi produire et consommer des services de manière uniforme. Qu'est-ce que l'orientation services ? L'orientation services offre la possibilité d'un couplage faible des applications, partenaires commerciaux et des entreprises, ces applications pouvant être appelées sous forme de services. Le couplage s'inscrit souvent dans une démarche de découverte. En outre, des services indépendants peuvent se composer de processus apportant une valeur totale supérieure à celle de la somme des différentes composantes. L'orientation services permet aux partenaires internes et externes de participer à des applications distribuées. Chaque partie prenante se conforme à des protocoles convenus et exécute sa part de l'ensemble de processus faisant intervenir les services de diverses entreprises. Penchons-nous sur certains termes clés de cette définition. Le premier est le « couplage faible ». Il signifie qu'il est possible d'utiliser le service et de l'intégrer à une application, sans avoir à se préoccuper des détails concernant la mise en oeuvre du service (langage, plate-forme, lieu, état). Les services Web fournissent des interfaces de programmation avec les sites Web ou applications. Chacune des opérations comporte des messages d'entrée et de sortie. Cet ensemble d'opérations constitue l'interface de programmation du service, les détails de sa mise en oeuvre -plate-forme et langage - demeurant tous masqués. Tant que vous respectez le protocole HTTP pour les appels et êtes en mesure de traiter le protocole SOAP (Simple Object Access Protocol) reçu en retour, vous êtes en mesure de survivre dans la jungle des services Web (ou du Web en général). Un autre terme caractérisant l'orientation services est la « découverte ». Le fameux triangle illustré sur la Figure 1 sert souvent à dépeindre le cycle enregistrement-« découverte »-échange dans l'orientation services. L'objectif ultime est une découverte dynamique des services à la volée. Le troisième terme utilisé pour décrire l'orientation services est celui de « processus ». Un processus fournit les informations et pilote le séquencement entre services. Cela englobe des processus simples ou complexes de prises de décision dans des structures telles que des aiguillages ou des boucles. Les règles métiers guident et gèrent les processus. Le quatrième terme (« convenus ») fait référence aux accords entre partenaires commerciaux. Pour garantir la qualité de service requise (performances, fiabilité, sécurité, conformité, etc.), les entreprises ont besoin d'engagements de niveaux de service (SLA, Service-Level Agreements), ce qui implique des contraintes en matière de temps de réponse ou autres, mais aussi des contraintes plus complexes (par exemple pour la gestion des exceptions ou incidents) s'appliquant aux échanges entre partenaires commerciaux. Pour que les SLA soient efficaces, le moteur de processus sous-jacent doit faire appel au moteur de règles afin de gérer la relation complexe entre les partenaires commerciaux. Chacun des termes définissant l'orientation services contribue à la productivité et à l'agilité de l'entreprise étendue. Ajout de la dimension « intelligence » Pour apprécier la dimension « intelligence », faisons une analogie avec le Web. Ce dernier organise le contenu. Dans un Web « brut », il est difficile pour des automates de trouver un sens aux différents liens. Un être humain peut le faire, jusqu'à un certain point. HTML et XML fournissent un contenu syntaxique mais ils n'offrent aucune richesse sémantique. Ils ne captent pas la richesse des relations entre les termes ou concepts du Web et manquent de métadonnées. Il devient donc difficile pour des « machines » (agents ou systèmes à base de règles) d'inférer des connaissances à partir du Web. Les utilisateurs interprètent la pertinence, la signification et la relation entre les pages Web. L'accent est mis sur le traitement humain. La richesse de la représentation des connaissances et la logique nécessaire pour répondre à des questions complexes ne sont pas numérisées. Ensuite vient le Web sémantique, où les ressources Web sont assorties de métadonnées permettant de capturer les relations ontologiques complexes entre concepts ou termes. Ces métadonnées sont indispensables à l'automatisation. Il s'agit là d'une nouvelle dimension (venant s'ajouter aux pages Web et aux hyperliens entre pages) qui permettra aux programmes (agents ou systèmes à base de règles) de lire et d'inférer des connaissances à partir des relations existant entre les ressources présentes sur le Web. Le Web sémantique est axé sur l'ajout de l'intelligence à l'information. Les services Web connaissent une évolution parallèle allant dans le sens d'applications plus intelligentes qui impliquent des échanges de services. Les pages Web ou XML représentent l'information. Les services Web représentent les méthodes ou les opérations. Les « wrappers » de services Web servent aux échanges d'intégration internes, ainsi qu'avec les clients et partenaires. Les standards centraux de services Web ont atteint un degré de maturité tel que les serveurs d'applications et les éditeurs de logiciels les prennent aujourd'hui en compte. Des progrès significatifs ont été accomplis dans plusieurs aspects clés de la Qualité de Service (QoS), notamment la sécurité (WS-Security) et la fiabilité (WS-Reliable-Messaging). Dans d'autres domaines, la normalisation porte sur la gestion des processus métiers (BPEL), les transactions (WS-Transaction/WS-Coordination), la gestion des services Web (WSDM) et les standards de portail pour services Web (WSRP). Les « trois C » Pour opposer la vision centrée sur le contenu et la connaissance à la vision dynamique, centrée sur les processus, du Web et des services Web, nous illustrons les parallèles au travers des « trois C » : composants, composition et cleverness (« intelligence ») (Figure 2). Sur le Web, le composant de base ou le point de départ est la page Web. Pratiquement tout est construit à partir de pages Web. Dans une SOE, le concept parallèle est le service Web. Les services Web sont les composants d'applications complexes orientées services, tout comme les pages Web sont les composants d'un site Web complexe ou du Web sémantique. Dans le domaine de la composition, le mécanisme universel sur le Web est celui des hyperliens passant par les URL (Universal Ressource Locator). Le concept parallèle pour les services Web est la composition par les processus. De nombreux standards gèrent la composition des services Web par la chorégraphie (séquences d'échange de messages) ou l'orchestration (processus exécutables) des services Web (BPEL). Par exemple, si une agence de tourisme, un loueur de véhicules et un hôtel exposent leurs fonctions de réservation ou de confirmation en tant que services Web, un processus peut vérifier la disponibilité d'un vol. Ensuite, selon les horaires disponibles, il peut également vérifier les possibilités en matière de chambres d'hôtel et de voitures de location. Par conséquent, ces services, développés indépendamment, peuvent être composés pour fournir un nouveau service de réservation de vols, d'hôtels et de voitures. Ce service peut également incorporer les préférences du client et lui proposer l'horaire le plus adéquat de façon à éviter les heures de pointe. Il s'agira en ce sens d'un système de réservation intelligent, cette intelligence étant ajoutée par l'intermédiaire de règles au sein des processus. Le BPM intelligent couvre les trois niveaux d'une entreprise. Les règles du BPM intelligent L'objectif des systèmes à base de règles est de traiter les règles comme des atouts importants de l'entreprise et de contribuer à numériser celles-ci, indépendamment des applications. Les entreprises prennent conscience que l'adoption d'une stratégie de BPM visant à numériser les processus implique également de numériser les règles qui commandent ces derniers, car les uns et les autres sont interdépendants. Certaines des techniques employées en ingénierie de la connaissance demeurent applicables, cependant les règles ont pour but de capturer les réglementations, stratégies, contraintes ainsi que la logique de prise de décision et de les associer aux processus. Ces règles se trouvent dans des masses de documentation, dans la tête des responsables ou des experts, ou encore dans le code source existant. Elles doivent être extraites et « injectées » dans la plate-forme sous-jacente (c'est-à-dire le BPM intelligent). Les règles apportent une dimension supplémentaire à un processus. Si l'on considère la représentation graphique d'un processus, une dimension représente les ressources (participants : axe X) et l'autre dimension les tâches (tâches : axe Y). Les modèles de processus dépourvus de règles sont bidimensionnels. Les règles ajoutent la troisième dimension. Utilisation des règles dans la SOE Des règles existent dans la quasi-totalité des scénarios d'applications d'entreprise. Il s'agit d'un processus simple comportant plusieurs étapes dans lesquelles un ou plusieurs agents obtiennent diverses informations relatives à un contrat en cours de négociation. A l'intérieur du losange, le processus prend une décision concernant le niveau de risque de rémunération. La règle complexe présentée est une table de décision, qui appelle elle-même d'autres règles. Ainsi un processus dans l'entreprise (symbolisé par un losange) peut déboucher sur l'exécution d'un graphe de règles, commençant par une table de décision. Des règles peuvent également se révéler utiles dans la SOE pour la qualification des partenaires commerciaux. A mesure que les services Web évoluent et se répandent, la liaison dynamique avec des partenaires connus, voire inconnus, commence à devenir réalité. Quels critères doivent-ils utilisés pour sélectionner un partenaire ou prestataire particulier ? C'est ici que les règles entrent en scène. La richesse des informations contenues dans les registres UDDI (Universal Description, Discovery & Integration) et l'accès aux services Web que ceux-ci procurent aux applications clientes en font des candidats privilégiés pour l'application de règles dans le choix de partenaires ou de services. Un produit de BPM intelligent peut également aider les entreprises pour le suivi et l'analyse des tendances concernant leurs données d'interactions internes ainsi qu'avec leurs clients et partenaires. La capacité à extraire des informations et connaissances des entrepôts de données existants est essentielle au succès de toute SOE étendue. Les règles sont également idéales pour « capturer » les accords orientés services passés entre partenaires commerciaux. Ce type d'accord peut, par exemple, spécifier que l'accusé de réception d'un appel de service doit intervenir dans les 30 secondes et que le service doit être obtenu sous 48 heures. C'est là le cas courant, mais qu'en est-il des exceptions ? Par exemple, si l'appel se produit pendant une période de congés et que le partenaire est fermé, le SLA doit entrer en ligne de compte. Celui-ci doit également prévoir les incidents dans le réseau de communication, qui constituent une circonstance « exceptionnelle ». Là encore, des règles peuvent être utilisées pour la résolution ou la notification au niveau approprié. Conclusion Les règles métiers sont peut-être l'atout le plus important d'une entreprise. Les entreprises sont des organisations vivantes qui sont soumises à certaines contraintes. Elles commettent des erreurs et en tirent les leçons. Elles peuvent se développer ou péricliter. Elles nouent et rompent des relations. En appliquant l'intelligence à leur travail, elles peuvent améliorer leur bilan. Ce résultat ne peut être obtenu que par une numérisation des règles et par l'application de la bonne règle au bon moment. Le BPM intelligent apporte aux SOE des processus centrés sur les règles. Ces dernières facilitent les prises de décisions complexes, le choix dynamique du partenaire ou du service approprié, l'exploitation de la base de données des interactions de services, ainsi que la mise en oeuvre de SLA complexes. Le BPM intelligent favorise la croissance future et engendre des bénéfices tangibles en termes de retour sur investissement, indispensables à la compétitivité dans l'environnement extrêmement dynamique de l'entreprise orientée services.
Article rédigé par
Setrag Khoshafian, vice-président technologies BPM de Pegasystems
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