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Blockchain, vous connaissez ?

Blockchain, vous connaissez ?
Olivier Busson, consultant MC2I Groupe, définit ici les bases de la technologie Blockchain

La technologie Blockchain suscite un intérêt croissant. Terme inconnu il y a encore quelques mois, il fait désormais l'objet de nombreux articles dans la presse. Voici quelques éléments pour bien comprendre les bases de cette technologie qui s'annonce comme très prometteuse.

PublicitéLe Blockchain a été développé pour la monnaie numérique « Bitcoin » en janvier 2009 par un mystérieux personnage, Satoshi Nakamoto, qui pourrait être le pseudonyme d'un groupe de développeurs informatiques. Cette technologie innovante permet d'effectuer des transactions fiables sans institution centralisée, en mode peer-to-peer.

Le principe de cette technologie est la mise en oeuvre de la solution d'un problème mathématique appelé « problème des généraux byzantins ». Il consiste à s'assurer qu'un ensemble de serveurs informatiques est capable de se coordonner malgré les défaillances ou les malveillances. Pour ce faire, cette technologie s'appuie sur les théories mathématiques de la complexité et de la cryptographie.

Pour sécuriser les échanges sur le réseau peer-to-peer, le Blockchain exploite plusieurs technologies :
- le calcul d'empreintes pour avoir la certitude qu'on ne change aucun bit d'information dans un fichier
- la signature des messages pour éviter les usurpations d'identité des intervenants
et
- les « preuves de travail » qui assurent qu'un long travail de calcul, impossible à accélérer, a donné un résultat qui est déposé dans un fichier.

La création de ces « preuves de travail » consiste pour les serveurs à décrypter des messages chiffrés selon une complexité qui varie de manière à ce que ce décryptage nécessite environ 10 mn. Un ensemble de transaction (ou bloc) est par conséquent ajouté toutes les 10 mn aux précédents formant ainsi une chaîne (de bloc) d'où le terme de blockchain. Ces blocs de transactions (Blockchain) créés par l'ensemble des serveurs sont aussi partagés et sauvegardés par l'ensemble du réseau.

Le protocole cryptographique utilisé garantit l'inviolabilité tant que la puissance de calcul utilisée par les serveurs du réseau est supérieure à celle exploitée pour une attaque. Ainsi, en théorie, la puissance nécessaire pour falsifier le système coûterait plus cher qu'elle ne rapporterait.

La technologie Blockchain apporte aussi la transparence dans les transactions car, d'une part, ces transactions sont publiques, partagées par tout le réseau, et d'autre part, il n'existe pas d'accès privilégié à l'une d'entre elle.
Le peer-to-peer garantit aussi un coût relativement faible aux participants via la réduction de frais d'infrastructure (utilisation d'internet, pas d'infrastructure centrale à maintenir, pas de gestionnaire à rémunérer pour son administration), l'absence d'intermédiaire entre les utilisateurs, l'utilisation de règle définie par un protocole technique basé sur une technologie libre de droit. Chaque utilisateur devient un acteur proactif du fonctionnement de l'ensemble.

Le Blockchain correspond à la fois à la technologie de création des transactions de manière transparente, sûre et peu onéreuse mais correspond aussi à l'ensemble des transactions ainsi constituées, le registre. Ce registre, qui assure la traçabilité des transactions financières dans le cadre du bitcoin, peut devenir la base d'applications d'archivage et d'outils de gestion de contrats. La possibilité de conserver des informations fiables sans passer par des tiers de confiance attise la curiosité de nombreuses startups. Les banques aussi, particulièrement visées par cette concurrence, cherchent un moyen pour mettre à profit cette technologie dans la gestion de titre et les moyens de paiement.

PublicitéLe Bitcoin, bien que controversé, a mis en évidence les qualités des blockchains : la sécurité, la transparence et les économies attendues suscitent de nombreux intérêts et expérimentations. Les réflexions sont en cours pour évaluer leurs impacts mais l'intérêt croissant que lui portent aujourd'hui de plus en plus d'entreprises, montre que nous ne sommes peut-être qu'au début d'une nouvelle révolution informatique.

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