Blancheporte quitte le mainframe en migrant son Cobol

Le vendeur à distance Blancheporte voulait quitter son mainframe pour Linux. Il a fallu migrer les programmes Cobol et assembleur tout en gardant une haute performance.
PublicitéFaisant partie du groupe 3Suisses (Groupe 3SI), le vendeur à distance Blancheporte opérait les transferts entre front-office (notamment web) et back-office Bull GCos via des procédures Cobol et autres langages hébergées sur un mainframe IBM zOS des 3 Suisses. Cette situation ne pouvait évidemment pas durer éternellement. Une migration des programmes concernées a donc été décidée fin 2013.
« Nous avions trois objectifs en menant cette migration : nous séparer du mainframe, retrouver une maîtrise du système d'information suite au départ à la retraite des experts mainframe et enfin fiabiliser l'ensemble » se souvient Stéphane Lairet. Définie par les architectes à la fin 2013, la cible technique comprenait des serveurs physiques Dell hébergeant des serveurs virtuels sous VMware dotés de Red Hat Linux Enterprise et de la base de données Oracle 11G (au lieu d'IBM DB2). Bien entendu, il fallait conserver toutes les fonctionnalités.
Huit mois pour concevoir la migration
Le projet a été développé en huit mois à partir de février 2014. Le déploiement s'est fait programme par programme sur le dernier trimestre 2014 et en mars 2015 : il fallait en effet passer chaque mise en production entre les périodes de fort pic saisonnier (Noël, Soldes, etc.). Le mainframe a été définitivement débranché fin mars 2015. Stéphane Lairet se réjouit : « la nouvelle architecture nous coûte dix fois moins chère que l'ancienne pour un coût du projet de l'ordre de 350 000 à 400 000 euros en tout. »
Le projet a été confié à la SSII Airial (Groupe GFI) qui a migré les programmes Cobol (75% du total), Assembleur et PLA mais aussi 180 tables soit 1500 ensembles de données pour un total de 30 Go. Pour exécuter le code sous Linux, la société a eu recours à la solution open-source Cobol-IT. Assembleur et PLA ont été convertis en Cobol au passage.
Des difficultés inattendues
Airial avait examiné un échantillon de code en amont du lancement effectif du projet. La bascule du Cobol en lui-même ne présentait pas vraiment de difficultés. Airial disposait en effet de l'outillage nécessaire pour recréer les liens entre les procédures de manière relativement automatique. De plus, les programmes étaient plutôt simples, sans beaucoup de sous-procédures. Le langage lui-même ne variait pas non plus beaucoup. Mais, malgré tout, le budget a dû être révisé à la hausse. Stéphane Lairet soupire : « la culture mainframe, c'est tout dans la tête et pas grand'chose en documentation, ce qui nous a posé quelques difficultés. »
Surtout, le mainframe a comme principe de faire fonctionner sur la même machine la base de données, le stockage des données et le calcul. Avec une migration vers des serveurs virtuels multiples, cette triple unité était brisée. Or les programmes migrés avaient comme objet des prendre des données à un endroit A pour les copier à un endroit B. De ce fait, ils géraient énormément de lectures-écritures. « Dans un premier temps, nous avons eu à déplorer une grosse perte de performance sur laquelle nous avons dû travailler, ce qui nous a fait perdre du temps » reconnaît Stéphane Lairet.
La technologie proposée par Cobol IT devrait également être utilisée pour migrer les programmes du Bull GCos.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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