Bertrand Kientz, le patron qui aime avoir les mains dans le cambouis
Bertrand Kientz a été DSI de JCDecaux où il a contribué à la naissance du Velib'. Après un passage chez Amadeus, le voilà de retour comme patron, créateur d'une start-up. Mais le fondateur de Conztanz demeure avant tout un passionné de la technique.
PublicitéCIO : Vous avez réalisé l'essentiel de votre carrière dans de très grosses entreprises et, désormais, vous créez une start-up. Pourquoi se lancer dans une telle aventure à 56 ans ?
Bertrand Kientz : Parce que c'est pour moi l'occasion de créer une entreprise et de la développer comme je l'entends, puisque je suis l'actionnaire principal et le PDG. Je n'en ai pas besoin pour vivre mais le sujet des nouvelles technologies me passionne. Je m'amuse !
Ceci dit, tous les associés sont des investisseurs engagés. Nous nous sommes choisis pour nos expertises respectives. Les fondateurs et les premiers salariés représentent en tout une quinzaine de personnes. Les fondateurs (Jean-Paul Camous, Guy Vermeil et moi même) cumulent un siècle d'expérience soit dans l'IT soit dans l'aérien. Et nous croyons au marché des services d'intégration dans le secteur aérien.
CIO : Justement, n'est-ce pas suicidaire alors que le secteur aérien est au plus mal ?
Bertrand Kientz : Le marché de l'intégration de logiciels, notamment pour créer de nouveaux services aux voyageurs, est, lui, en pleine explosion. Si le trafic aérien européen va mal, ce n'est pas le cas partout : le marché est en pleine progression en Asie et, globalement, le trafic s'accroît au niveau mondial.
Il y a au moins quatre raisons pour nous d'être optimistes. La première est que les nouveaux entrants (notamment à bas coûts) ont de vrais besoins d'innover pour exister face à des acteurs traditionnels qui souffrent. La deuxième est que la transaction sur le marché du voyage aérien est la plus dématérialisée qui existe avec un recours croissant à l'Internet sur terminaux mobiles.
De plus, les acteurs traditionnels cherchent à faire des économies en diminuant le personnel d'assistance commerciale aux passagers et en réduisant leurs frais divers : aujourd'hui, les passagers s'enregistrent en ligne et impriment leurs cartes d'embarquement sur leur propre imprimante avec leur propre papier. Enfin, le personnel d'assistance est certes moins nombreux mais doit être plus productif.
Il doit donc être proche de la porte d'embarquement avec un terminal, idéalement une tablette, muni de plus en plus d'applications.
CIO : Qu'est-ce que cette évolution de l'attitude des compagnies implique sur les systèmes d'informations des acteurs du marché ?
Bertrand Kientz : Les outils devant se connecter aux différents systèmes d'informations concernés (compagnies aériennes, opérateurs d'aéroports, voyagistes...) sont (...)
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Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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