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Benoît Frémaux (Auchan Retail) : « nous sommes le plus grand client mondial de G-Suite »

Benoît Frémaux (Auchan Retail) : « nous sommes le plus grand client mondial de G-Suite »
Benoît Frémaux, DSI corporate de Auchan Retail, explique comment les différents SI vont être harmonisés.
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°149 !
Défis technologiques au service du business, du Digital à la Blockchain

Défis technologiques au service du business, du Digital à la Blockchain

Directeur général en charge du digital de l'ensemble du groupe BPCE, Yves Tyrode a bien résumé la situation : « le digital c'est simple : ce sont des usages et de la technologie ». Du Digital, donc, à la Blockchain, les défis technologiques n'ont de sens que par les avancées business qu'ils...

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Benoît Frémaux, DSI corporate de Auchan Retail, explique comment le distributeur présent dans 17 pays refond son informatique de manière harmonisée, en la faisant reposer très largement sur le cloud. Auchan Retail a notamment déployé la suite bureautique et collaborative G-Suite de Google pour digitaliser l'ensemble de ses collaborateurs dans la plupart des pays.

PublicitéCIO : En 2015, le groupe Auchan s'est réorganisé avec la création de Auchan Retail pour toute la distribution dans 17 pays. Comment s'organise désormais le SI ?

Benoît Frémaux : Notre SI est en cours de reconstruction suite à cette réorganisation. Les différents formats de magasins, de l'hypermarché au magasin de proximité en passant par les supermarchés et les boutiques en ligne, sont désormais regroupés dans une seule entreprise omnicanale par pays. De la même façon, l'objectif est un seul SI cohérent par pays.
Mais nous avons aussi un deuxième axe de transformation qui est celui de la réduction des coûts via la mutualisation au niveau international. Les SI cibles de chaque pays sont progressivement harmonisés avec une cible définie par périmètre (CRM, opérations magasins, finance, etc.). Par contre, les différentes solutions choisies sont paramétrées en fonction du pays et de chaque enseigne du groupe.

CIO : Pourquoi et comment avez-vous basculé votre bureautique dans le cloud avec G-Suite ?

Benoît Frémaux : G-Suite est l'une des briques communes déployées dans le monde, en l'occurrence dans 14 pays pour 230 000 collaborateurs (hors Chine notamment). C'est un bon exemple de convergence vers une cible unique.
Nous avions trois objectifs : doter chaque collaborateur d'une identité numérique (notamment un e-mail), harmoniser autant la messagerie que la bureautique et le collaboratif et, enfin, de mettre en place un réseau social d'entreprise avec des communautés animées. Auparavant, les outils dominants étaient Microsoft Office pour la bureautique et un mix Outlook et Gmail pour la messagerie. Le projet de migration a été mené de l'été 2016 à l'été 2017, en un an donc, et a été techniquement simple. Le seul point de sérieuse vigilance concernait les annuaires d'entreprise. Aujourd'hui, nous sommes le plus grand client mondial de G-Suite.

CIO : Si techniquement la bascule a été simple, en a-t-il été de même de la gestion du changement ?

Benoît Frémaux : Nous avons eu à faire plusieurs gestions du changement. Il s'agissait tout d'abord de généraliser le concept d'identité numérique à tous les collaborateurs, y compris sur le terrain. Ensuite, il fallait apprendre à utiliser les nouveaux outils (vidéoconférence, réseau social d'entreprise...). Bien entendu, la messagerie est passée des outils antérieurs à Gmail. Outlook a disparu. Mais le plus compliqué a été la migration de Microsoft Office vers G-Suite.
Nous sommes assez volontaires pour une migration rapide pour les documents et les présentations. Pour l'abandon d'Excel, nous acceptons d'être plus progressifs, essentiellement à cause des problèmes liés aux macros dans certains services comme la comptabilité.

PublicitéCIO : Allez-vous aller plus loin dans le cloud ?

Benoît Frémaux : Tout à fait. A terme, notre objectif est le datacenterless en basculant tout dans le cloud.

CIO : Comment maîtrise-t-on ses données et assure-t-on la conformité GDPR dans ces conditions ?

Benoît Frémaux : Pour la protection des données en termes de sécurité, il est clair pour tout le monde que cette protection est bien mieux assurée chez Microsoft ou Google qu'au sein d'une entreprise qui ne peut pas avoir les mêmes moyens. Surtout, les engagements contractuels à respecter les réglementations sont essentiels. Nous attendons de nos partenaires une totale conformité au GDPR. Et c'est évidemment vrai pour d'autres réglementations locales. Nous sommes ainsi présents en Russie (40 000 collaborateurs), ce qui implique que les données maîtresses soient gérées localement, même si on peut recopier dans le cloud.
Pour les solutions non accessibles en SaaS, nous avons choisi Linkbynet qui fournit un PaaS qui repose d'un côté sur OVH pour le cloud privé et Microsoft Azure pour le cloud public.

CIO : Quels vont être les autres chantiers de convergence ?

Benoît Frémaux : Nous venons de démarrer le chantier de déploiement du CRM, en l'occurrence sous Salesforce (donc SaaS). Comme PGI pour le référencement des produits, l'accrochage des factures, la supply-chain et les opérations magasins, nous avons choisi la solution de METI, éditeur breton dédié à la grande distribution, pour neuf pays. Non-disponible en SaaS, cet outil sera déployé sur le PaaS d'ici fin 2019.

CIO : Menez-vous des projets de digitalisation en interne ?

Benoît Frémaux : Tout à fait. C'est même une priorité pour les années à venir ! Nous expérimentons une Digital Workplace du collaborateur compatible avec la mobilité dans six pays. En janvier 2018, nous déciderons si nous effectuons un déploiement et quelle déploiement nous opérerons. Il nous faut, pour cela, prouver l'apport de vrais services et une valeur ajoutée en efficacité.
Dès à présent, tous nos processus métier et RH sont numériques. La question en cours concerne l'ubiquité de ces outils.
Pour l'heure, nos collaborateurs de terrain sont équipés de PDA. Mais nous expérimentons des smartphones et des tablettes de différents types. En Chine et à Taïwan, 99 % des collaborateurs disposent d'un smartphone. Du coup, plutôt que d'équiper tout le monde avec un deuxième appareil, la question qui se pose est celle de l'acceptation (ou non) du BYOD.

CIO : Et côté clients ?

Benoît Frémaux : Nous sommes en train d'achever différents projets pour atteindre réellement le phygital [association de magasins physiques et en ligne dans un parcours client unifié, NDLR]. Nous souhaitons décliner les « parcours de courses » pour profiter de notre force des magasins physiques pour faire, par exemples, du web2store, du store2web... bref de renvoyer du physique vers le digital, l'objectif étant d'avoir une fluidité de bascules entre magasins physiques et virtuels.

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