Baromètre CSC/Cast/CIO : le DSI, premier ouvrier de la sortie de crise
A l'occasion de la publication du premier baromètre CSC/Cast/CIO, la SSII et l'éditeur ont réuni, en partenariat avec CIO, de nombreux DSI. Les réflexions menées autour de l'étude convergent vers le rôle essentiel de l'innovation dans la sortie de crise.
PublicitéLe 1er avril 2009 au Pavillon Gabriel à Paris, la SSII CSC et l'éditeur Cast ont invité, en partenariat avec CIO, de nombreux DSI à la présentation des résultats du premier baromètre CSC/Cast/CIO et à en débattre. Le principal enseignement de ce baromètre est la place majeure du DSI dans l'innovation au sein de leur organisation, alors même que l'innovation sera l'outil indispensable de la sortie de crise. Comme l'a rappelé Frédéric Pichard, intervenant pour le compte de CSC, la France et la Grande Bretagne ne sont sortis de la grande dépression économique du dix-neuvième siècle, en 1873, qu'en entamant un nouveau cycle d'innovations technologiques radicales. A l'époque, il s'agissait des applications de l'électricité et de la chimie organique. Si les objectifs de gains de productivité ou de baisse des coûts sont toujours légitimes, ils sont absolument insuffisants pour sortir d'une crise économique : il faut créer de la nouvelle valeur. « La recherche et développement et l'investissement seuls permettent l'innovation qui apporte des avantages concurrentiels nécessaires pour survivre » a-t-il ainsi déclaré. Selon lui, la révolution numérique tient lieu actuellement de moteur d'innovations radicales. Il a ainsi mentionné la révolution du management causée par les réseaux sociaux, la gestion assistée par les systèmes experts, le rôle des technologies dans le développement durable... Et le DSI est, de fait, au coeur de tous ces bouleversements. Si l'excellence opérationnelle repose sur le levier de l'informatique pour 85% des DSI, 75% revendiquent tout de même le leadership dans l'innovation. La dynamisation et la valorisation des patrimoines applicatifs étant également un rôle essentiel des DSI pour 68% des répondants. 83% des DSI citent d'ailleurs dans l'évolution marquante de leur métier l'implication de la stratégie de l'entreprise et même 76% dans l'évolution des métiers. Frédéric Pichard a cité deux grands hommes à l'appui de son raisonnement : Samuel Huntington, tout d'abord, qui, dans « le choc des civilisations », a écrit « une société décline lorsqu'elle cesse d'innover » et, d'autre part, le Cardinal de Bernis, pour qui « il faut tout prévoir et non pas tout craindre ». Associer innovation permanente et réduction des coûts Or, trop longtemps, la DSI a été vue comme un centre de coût voire, dans le meilleur des cas, une fonction support pour permettre aux métiers de gagner en productivité. Mais, aujourd'hui, les DSI commencent enfin à être perçus comme une aide à la croissance par l'innovation. Cela implique que le fonctionnement du SI doit toujours être plus souple et plus réactif mais moins coûteux. La marge financière débloquée doit permettre un investissement plus important et donc générer de l'innovation. Le premier frein à l'innovation, pour les DSI, est assez logiquement les contraintes budgétaires et seulement ensuite la complexité de l'évolution d'un patrimoine applicatif complexe et imbriqué. La logique du « DSI moteur de l'innovation » peut aboutir à ce que Jean-Jacques Delaporte, DSI du groupe Caisse des Dépôts et Consignation (CDC), a décrit. A la Caisse des Dépôts et Consignation (CDC), le principe a été d'accroître la flexibilité au service des métiers. Sur les points critiques, la DSI a cultivé son autonomie en améliorant ses compétences clés. Le reste est éventuellement externalisé si cela peut coûter moins cher. Bien entendu, la démarche normale de réduction permanente des coûts et de la rationalisation des infrastructures a été maintenue. Jean-Jacques Delaporte a pourtant reconnu que la CDC était une organisation particulière puisque bras armé de l'Etat dans la résolution des situations de crise et donc poussée à investir de manière contre-cyclique. Pascal Buffard, directeur général d'Axa France Services et secrétaire général d'Axa, a associé la survie d'un DSI à sa capacité à évoluer : « l'alignement stratégique du SI sur lemétier de l'entreprise doit sans cesse être amélioré car celui qui considère être déjà arrivé est mort, la logique est celle d'une amélioration continue. Il faut également accompagner les directions métier dans les bons usages des outils car d'excellents projets peuvent aboutir à des bénéfices limités ou absents simplement parce qu'ils sont peu ou pas utilisés convenablement. » « Plus une direction métier dans son ensemble -et pas seulement le directeur- est consciente de la valeur ajoutée de la DSI, plus les projets informatiques vont vite et génèrent de la valeur » a renchérit Daniel Malouf, DSI d'Auchan. La plupart des DSI ayant répondu à l'enquête évoquent d'ailleurs avoir entrepris des opérations de communication vers les autres directions. L'innovation permanente associée à la réduction des coûts est une démarche qui doit, selon Daniel Malouf, être mise en place avant l'entrée dans la crise, simplement pour pouvoir y survivre : « si le programme de transformation n'avait pas été lancé depuis des années, je ne sais pas comment nous aurions pu le lancer en pleine crise. Il s'agit donc de garder le bon cap mais d'adapter à la marge et d'accélérer ». « Faire le pont entre le projet informatique et le business est la clé de la schizophrénie classique de la DSI entre l'innovation et l'industrialisation, et cela suppose d'intégrer les équipes de gestion de la production dans la conception des projets » a martelé Rémy Berthou, DSI de la branche voyageurs de la SNCF. En quelque sorte, seuls ceux qui sont prêts autant à entrer dans la crise qu'à en sortir sont aptes à survivre.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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