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Avec DevOps, la mise en production peut devenir un non évènement

Avec DevOps, la mise en production peut devenir un non évènement
Sergiy Shcherbakov, chef de projet ITaaS à la DSI colis-courrier de La Poste mise sur le DevOps pour sa rapidité de déploiement
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°127 !
Rendre la DSI agile et au service des métiers

Rendre la DSI agile et au service des métiers

Mots clés répétés jusqu'à satiété, DevOps et Agilité sont des incontournables pour tout DSI désireux d'être dans l'air du temps. Mais qu'en est-il réellement sur le terrain ? Si l'agilité est une attitude généralisée plus qu'une famille de méthodes effectivement mises en oeuvre, DevOps reste pour...

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Associé à la notion d'agilité, le DevOps semble plein de promesses mais reste encore délicat à mettre en oeuvre.

PublicitéLe DevOps est devenu un point de passage obligé des séminaires informatiques. Selon l'Observatoire Devops, réalisé au mois de septembre dernier par le cabinet d'études IDC, les grands comptes (entreprises de plus de 2 000 salariés) sont les plus sensibles. Ils sont 35%  à déclarer avoir adopté une démarche Devops. C'est 19% de plus qu'en 2015. Dans le mid market, entreprises de 1 000 à 2 000 salariés, 21% seulement des entreprises ont franchi le pas, 10% de plus en un an.
L'observatoire se montre très optimiste. Vingt-neuf pour cent des organisations (public ou privé) ont déjà adopté du DevOps en France, 17% planifient un projet de ce type. Quatre-vingt pour cent d'entre elles estiment que le DevOps répond à plusieurs de leurs préoccupations : qualité des développements logiciels, besoin d'accélérer des déploiements applicatifs, réduction des délais entre deux instances de déploiement. Les DSI soulignent aussi les avantages du DevOps, en lien avec les méthodes agiles, il permet de mieux répondre aux impératifs business de l'entreprise, en clair de réduire le délai entre l'initiation d'un projet et son déploiement auprès des utilisateurs.

Tel est le schéma de départ. Dans la réalité, le DevOps donne lieu à des interprétations différentes. Premier exemple, celui d'Henri Pidault, le CTO de Deloitte Digital. « D'abord, il faut bien s'entendre sur le sujet. A mon sens, on parle de DevOps quand un exploitant d'infrastructure est devenu développeur, il change alors de poste. Le DevOps, pour moi c'est un nouveau métier, issu de la transformation des métiers de l'infrastructure avec l'arrivée de la virtualisation. Mais un métier indispensable aux DSI ».

C'est une problématique de RH

Pour Deloitte Digital, le DevOps est fondamentalement un sujet RH. « Si les DSI veulent accélérer l'implantation des technologies liées au cloud, ils doivent entrer dans une démarche Devops. Et c'est une problématique de RH ». Chez Amazon Web Services, par exemple, il y a un ingénieur pour 10 000 serveurs.  Un chiffre fort qui incite les DSI à réfléchir et réorienter leurs effectifs. L'exploitation nécessite moins de ressources, on est passé, du moins on va passer, à l'infrastructure programmable. Le métier de l'infrastructure se transforme. Un métier comme celui d'électricien, important dans les datacenters mute vers celui d'installateurs de services et de câbles. Les exploitants deviennent des programmeurs et les programmeurs en place voient arriver les gens de l'infrastructure.

« Les DSI savent qu'ils vont devoir  aller vers le DevOps » note Henri Pidault, mais ils sont amenés à tout repenser pour aller vers le tout virtualisé. Ils ont  les compétences pour mesurer et développer des services sur les infrastructures virtuelles, mais pas forcément les API pour programmer ces infrastructures. Le DevOps pour un DSI c'est donc deux sujets, les infrastructures virtuelles et les APIs pour les monter. Sujet supplémentaire, les APIs ne sont pas standards, on en trouve  de très différentes suivant qu'on passe par Amazon, Google, OVH ou autres. Sans oublier pour nos DSI la grosse question de la sécurité pour garantir la configuration de l'infrastructure. »

PublicitéLe témoignage de La Poste

Peu de DSI acceptent encore de témoigner sur un sujet qui n'est pas totalement technologique. L'un d'eux est très marquant il se situe à l'intérieur du groupe La Poste, dans sa branche courrier-colis, donc son activité de base. La DSI a installé une équipe autonome  composée de développeurs et d'opérationnels. Suivant l'expression de Sergiy Shcherbakov, chef de projet ITaaS cette équipe est « multisites et multicompétences ». Elle travaille sur un plateau, pour assurer les nouveaux développements demandés par les  directions opérationnelles de la branche. « On doit aboutir à un SI tourné vers les offres de services, c'est le but de cette équipe qui préfigure notre volonté d'avoir un SI as a service.

Dans cette entreprise, les applications sont mises en production plus rapidement à l'aide de technologies RedHat. Autre avantage : une meilleure reproductibilité des déploiements. « Désormais une mise en production est un non évènement ! », lançait Sergiy Shcherbakov, lors du RedHat Forum début octobre. Un témoignage significatif, venu d'une entreprise où les différentes DSI se montrent très innovante. L'activité courrier-colis étant dans un cycle de déclin irréversible, il faut absolument innover mais au moindre coût ce que permet le DevOps. 

Dans la banque-finance, la notion d'IT as a service conduit au DevOps explique également Xavier de Broca, DSI de Bpifrance qui automatise son service aux utilisateurs et réfléchit à d'autres avancées autour du DevOps. HSBC va également en passer par le DevOps. Son DSI monde, Darryl West, annonce vouloir passer de 1,2 à 2 milliards de dollars d'investissement en quelques années.  Comme les systèmes d'information   sont vieux de 40 à 50 ans dans sa banque et qu'il ne peut pas tout changer du jour au lendemain, il va quand même mener la transformation digitale. C'est là qu'intervient le DevOps. Marco Pera, patron monde des plateformes chez HSBC, annonce vouloir aller vers le DevOps à partir de la plate-forme d'Amazon Web Services. Un projet pilote est en place depuis le début de l'année avec des équipes mixtes : produits et plateformes. Pour lui, les avantages du DevOps tiennent à la rapidité, la reproductibilité et la création d'environnements de  développement semi-automatisés ».

Des plateformes pilotées par une équipe mixte

Le cabinet d'études NetXP estime que globalement, le DevOps se rencontre plutôt dans les agences web ou les médias.  Ils font du développement agile, mettent en service une plateforme d'intégration  pour développer leurs  services en automatisant la mise au point des  applications. Des plateformes pilotées par une équipe mixte ce qui est la condition même du DevOps, beaucoup de structures restant avec des équipes séparées pour faire de l'agilité, avec des outils de normalisation comme ITIL. 

Dans les très grosses structures, se pose également la question des contraintes règlementaires qui incitent à rester en cloud privé. Ce phénomène peut favoriser la mise en place d'équipes DevOps, susceptibles de dégager des solutions sans recourir à l'influence des prestataires externes. A l'inverse, le développement à l'international, demande l'appui de prestataires en cloud fiables pour obtenir partout les ressources nécessaires sur lesquelles vont s'appuyer les équipes DevOps.

« Le DevOps n'a de toute manière qu'un but, souligne Rémi Noel, responsable practice cloud computing & externalisation, de NetXP, améliorer l'agilité dans l'entreprise pour réduire les délais de livraison des applications commerciales. Les équipes sont objectivées sur le fait qu'il faut mettre en ligne le plus vite possible. Des équipes de 5/6 personnes, qui ont une double compétence, travaillent en mode start-up, et assurent la chaîne du début à la fin, veillent à la sécurité, installent des KPI pour suivre la performance tout au long du développement ! Tout en reconnaissant que le DevOps reste un terme flou, il le situe dans une zone grise, entre l'infrastructure et les applications. Là où se joue le déploiement des applications.

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