Juridique

AT&T et Broadcom ouvrent la porte à une résolution amiable de leur différend

AT&T et Broadcom ouvrent la porte à une résolution amiable de leur différend
Après son rachat par Broadcom, VMware a tenté de résilier ses contrats existants, s’attirant des procès des deux côtés de l’Atlantique. Dont celui, très symbolique, initié par AT&T. (Photo : D.R.)

Les avocats des deux parties demandent le report du procès qui devait débuter mardi prochain et trancher le différend entre l'opérateur et l'éditeur. Signe que les discussions avancent.

PublicitéAT&T et Broadcom se rapprochent d'une issue dans le différend juridique qui les oppose concernant les services de support de VMware, ont indiqué les avocats des deux sociétés dans une lettre adressée à la Cour suprême de l'État de New York déposée vendredi dernier.
Les deux parties ont suffisamment progressé dans leurs discussions pour demander le report des plaidoiries qui devaient commencer mardi, suite à la plainte déposée par AT&T. « Les parties demandent respectueusement que la plaidoirie du 15 octobre soit ajournée au 22 octobre 2024, ou à la date ultérieure la plus proche qui convienne au tribunal », écrivent les avocats des deux parties.

30 jours supplémentaires pour un accord

En août, AT&T avait demandé à la justice américaine d'empêcher Broadcom de mettre fin aux services de support pour ses déploiements VMware. Selon cette plainte, Broadcom n'aurait pas respecté les contrats existants et aurait tenté d'intimider AT&T en lui faisant payer des centaines de millions de dollars pour basculer vers des offres logicielles sur abonnement. Après un mois d'accusations réciproques entre les deux entreprises, Broadcom a accepté vendredi de prolonger le support VMware d'AT&T pour une durée maximale de 30 jours. Une façon de faire retomber la pression et de laisser les discussions se poursuivre.

Dans un premier temps, Broadcom avait notifié à AT&T que le support de ses quelque 75 000 VM réparties sur 8 600 serveurs prendrait fin le 8 septembre, poussant l'opérateur à se tourner vers la justice. Broadcom a ensuite décalé cette date d'expiration au 21 octobre peu après l'introduction de l'action en justice. L'accord de vendredi dernier est un nouveau signe montrant la volonté de Broadcom de parvenir à un accord avec le géant américain des télécoms, plutôt que de voir se créer un précédent dans lequel pourraient s'engouffrer d'autres clients.

Aux Etats-Unis, VMware au coeur de la sécurité nationale

Comme AT&T, ceux-ci sont en effet confrontés aux changements des accords de licensing de VMware, suite à son rachat par Broadcom pour 61 Md$. En décembre dernier, la société, qui a déjà mis la main CA Technologies ou Symantec, décidait de mettre fin aux licences perpétuelles pour imposer un système d'abonnement et de regrouper les technologies VMware en quatre offres de base, selon une logique de bundle.

Aux Etats-Unis, l'affaire opposant AT&T à Broadcom revêt une importance symbolique, les technologies de VMware étant exploitées pour opérer le réseau FirstNet, servant aux communications sans fil des services fédéraux, utilisée pour la sécurité publique et les interventions d'urgence. En 2017, AT&T a signé un contrat de 25 ans pour opérer FirstNet. L'arrêt du support de VMware perturberait le fonctionnement de ce réseau essentiel, a déclaré Scott Agnew, responsable des services de mobilité dans le secteur public chez AT&T, dans une déclaration sous serment rendue publique vendredi.

PublicitéThales remporte une manche en référé

En France, rappelons que Thales a obtenu une première victoire contre l'éditeur, le juge des référés imposant en juillet dernier à VMware-Broadcom de poursuivre l'exécution des contrats signés avec le groupe français, sous peine d'astreinte de 50 000 euros par jour. A la fois utilisateur et revendeur de technologies VMware, l'opérateur Orange a, lui aussi, assigné l'éditeur américain en justice.

Si la justice française impose donc à VMware le respect des contrats existants jusqu'à leur échéance - extensions incluses -, elle s'est déclarée incompétente pour « statuer sur la licéité et encore moins sur l'opportunité de l'évolution des pratiques commerciales de VMware ». Sur ce terrain, c'est vers les autorités de la concurrence de la Commission européenne que lorgne désormais le front anti-Broadcom.

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