Juridique

Après l'USF, le CIGREF tire à boulets rouges sur SAP et menace

Après l'USF, le CIGREF tire à boulets rouges sur SAP et menace
Présidé par Bernard Duverneuil, le CIGREF a publié un communiqué bien moins diplomatique que d’habitude et menace SAP expressément.

L'affaire Diageo n'a pas fini de troubler les DSI français. Après l'USF, c'est le CIGREF qui monte au créneau pour menacer SAP.

PublicitéOn a connu le CIGREF plus diplomatique. Le Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises a publié un communiqué incendiaire contre l'éditeur SAP, reprenant la plupart des arguments développés par l'USF (club des Utilisateurs de SAP Francophones) dans l'Affaire Diageo. « Le CIGREF relève une grande convergence de vue entre sa position et celles que développent, sur ce même sujet, l'USF et EuroCIO » est-il noté dans le communiqué du club. Jamais, depuis le conflit autour de la Software Assurance de Microsoft, le CIGREF ne s'était montré aussi vindicatif. Il n'y a aucun doute : le sujet est extrêmement chaud. Et quand les 140 plus grandes entreprises françaises (dont beaucoup de clients SAP de premier plan) s'énervent, l'éditeur ne peut pas simplement les ignorer.

Des solutions en open source permettent aujourd'hui de s'affranchir de SAP

Surtout, contrairement à l'USF dont la raison d'être est que ses membres utilisent les solutions de SAP, le CIGREF, lui, peut clairement devenir menaçant. L'abandon de SAP n'est pas, pour lui, un tabou. L'association écrit ainsi dans son communiqué : « Le CIGREF note le développement de solutions en open source qui offrent, dès aujourd'hui, des alternatives permettant de s'affranchir du modèle de licensing imposé par SAP, ou de le cantonner à quelques fonctions critiques pour lesquelles SAP serait encore jugé plus pertinent ; du reste, plusieurs adhérents du CIGREF ont d'ores et déjà engagé des réflexions dans ce sens. » SAP ferait bien de se souvenir du précédent Oracle à la DGAC. Oui, éjecter un grand éditeur au coeur du système d'information est possible.

Les données au coeur du litige

Mais pourquoi cette colère ? Rappelons que, suite à une décision de justice anglaise, Diageo va devoir payer 64 millions d'euros pour des accès indirects à SAP. Il ne s'agit pas d'un banal incident entre un client et un éditeur sur un décompte litigieux des licences comme à l'AFPA ou sur la procédure d'audit elle-même comme chez Carrefour. SAP, comme d'autres éditeurs, veut facturer les accès indirects à ses produits, c'est à dire quand un logiciel tiers (éventuellement un développement propre de l'entreprise) utilise les données traitées au sein des programmes SAP.
Pour l'USF comme pour le CIGREF, c'est un casus belli : « Les données confiées aux systèmes SAP n'appartiennent pas à SAP mais aux entreprises, et ce qu'elles en font une fois que ces données en ont été extraites ne regarde qu'elles » insiste ainsi le CIGREF. Cette association exige donc une clarification de la politique de licences de SAP, clarification conforme à ses attentes bien entendu. Pour elle, le jusqu'au-boutisme (suicidaire ?) de SAP aurait une explication et les entreprises françaises ne veulent pas être les dindons de la farce. Le Cigref observe ainsi : « les clients de SAP ne sont pas dupes de la situation et n'entendent pas faire les frais de la concurrence exacerbée entre cet éditeur et Salesforce. »

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La réaction officielle de SAP est arrivée le 10 mars 2017 :
« SAP soutient la décision de la justice britannique concernant l'affaire Diageo, qui apporte une clarification sur un point juridique afférent à la licence de droit d'utilisation de logiciel, essentiel à notre industrie. La décision permet aux éditeurs de logiciels de protéger leur actif le plus précieux. Il semble que la Cour ait pris en compte les arguments de SAP et statué conformément aux éléments présentés par SAP dans cette affaire.
Néanmoins nous nous félicitons que Diageo demeure un client important de SAP. Nous espérons que notre collaboration perdure, pour le bénéfice des deux entreprises, leurs employés et de leurs clients.  »

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