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Apprendre les ficelles du métier aux futurs DSI

Robert Fecteau, le DSI du groupe solutions clientèle de BAE System, a écrit cette tribune pour nos confrères de CIO Etats-Unis.

PublicitéLes membres de mon équipe pourraient observer n'importe quelle journée de ma vie professionnelle et en tirer la conclusion de ne jamais vouloir être DSI. A leurs yeux, je suis celui qui doit répondre aux questions délicates en cas de non fonctionnement des systèmes et processus. Mon travail leur semble dur et complexe, et il leur paraît presque impossible d'y réussir. Cette perception est largement répandue dans l'informatique, d'où l'ardente obligation pour la génération de DSI actuelle de créer et d'entretenir un bon réservoir de futurs candidats DSI, et aussi d'être prêts à remplacer au pied levé le titulaire d'un poste d'encadrement critique. C'est pourquoi nous devons plaider la cause du travail de DSI auprès des collaborateurs informaticiens et gestionnaires que nous jugeons capables de nous remplacer le moment venu. Je suis toujours à la recherche de cadres ayant, à mes yeux, le potentiel d'un DSI. Mais il ne suffit pas de les identifier : il faut aussi en faire des leaders. Quand certains disent vouloir être DSI, souvent ils ne connaissent pas la nature du travail ou ce qu'il pourrait exiger d'eux. Je profite de mon poste de DSI pour offrir aux candidats potentiels un processus de développement formel répondant à nos futurs besoins de leadership IT. Cela passe par des rotations de postes dans mon équipe et, à l'occasion, par des fonctions d'encadrement en gestion. Il faut aussi s'intéresser au talent externe. En tout cas, la promotion au poste de DSI ne doit être ni un passage à l'ancienneté ni un droit. On le voit, il incombe aux DSI de développer des gens de talent, de leur faire acquérir de l'expérience, puis de choisir le meilleur dès qu'un poste se libère. Ce que les futurs DSI doivent savoir Je commence par expliquer mes principales responsabilités : au sein de l'entreprise, je supervise la gestion des ressources d'information et l'exploitation informatique. Le DSI a bien sûr des compétences informatiques utiles pour résoudre des problèmes, mais son rôle principal est d'établir le lien entre la stratégie de la Direction et l'investissement IT, pour donner à l'entreprise plus de possibilités et d'efficacité. Les aptitudes nécessaires pour réussir au poste de DSI me semblent être : Les aptitudes nécessaires pour réussir au poste de DSI me semblent être : - Des compétences en analyse. Le parcours professionnel du DSI doit comporter l'expérience en analyse de systèmes de gestion. Cela prouve qu'une personne peut s'appuyer sur sa capacité à résoudre des problèmes et sur ses techniques d'analyse, pour appliquer la technologie au bon endroit, au bon moment, au service de l'entreprise. Le DSI doit aussi maîtriser l'analyse de processus et bien connaître les possibilités IT actuelles et futures. - Le sens de la finance. Il faut absolument savoir gérer l'investissement. Le DSI est responsable de l'un des plus gros budgets de l'entreprise. Il doit donc être capable d'évaluer son efficacité par rapport aux besoins exprimés lors de l'étude d'opportunité. - Des talents de communicateur. Le DSI doit savoir communiquer avec - et écouter - les dirigeants, le personnel, et les acteurs de l'industrie informatique. Cet échange est le seul moyen pour que le bureau du DSI apporte un plus à la société et pour que les systèmes fonctionnent comme prévu. A partir de ces aptitudes, j'utilise mon bureau de DSI pour le développement des jeunes prometteurs qui seront les leaders de demain. Comment leur enseigner ? Comment leur enseigner Ma méthode consiste à apprendre aux DSI potentiels comment le service informatique fonctionne au sein de l'entreprise, et aussi à les former à certains aspects de la gestion. Je commence par utiliser le bureau du DSI comme moyen de développement. En effet, assister à des prises de décision de haut niveau est essentiel pour ceux qui souhaitent devenir DSI. Ils comprennent ainsi mieux comment les systèmes et processus IT interagissent avec les autres fonctions de l'entreprise. Quel meilleur endroit pour cela que le bureau du DSI ? Le mien est constitué de collaborateurs dédiés avec le titre d'analyste système business et d'analyste système portfolio, pratiquant la rotation de postes. Pendant 24 à 36 mois, ils sont en contact avec l'encadrement supérieur et ils se perfectionnent dans divers domaines : planification de budget IT, analyse des processus de gestion, communication de la valeur IT et conduite de programmes d'envergure. L'une de leurs principales missions et de leurs expériences majeures consiste à définir le plan et l'architecture du système d'entreprise. A cet effet, ils obtiennent auprès de la haute direction les informations concernant la stratégie d'entreprise et l'organisation. Cela leur sert pour développer l'architecture informatique. Au fil des rotations, ils étudient l'évolution future de l'activité, examinent l'infrastructure technologique actuelle, puis, à partir de ces deux éléments, planifient d'ores et déjà la migration vers les systèmes de demain. Grâce à ce genre d'expériences, ces collaborateurs voient de très près la stratégie à long terme sous le double angle de l'informatique et de la gestion. Ils apprennent que les systèmes qui sont là aujourd'hui n'y seront peut-être plus demain. Ils apprennent aussi à budgeter, planifier et exécuter les programmes qui amèneront la société à bon port. Après deux à trois ans passés au bureau du DSI, les DSI potentiels vont passer à la gestion d'un secteur de l'activité. Ils peuvent gérer la comptabilité de l'une de nos branches d'activité ; travailler aux ressources humaines ou à la finance ; ou encore conduire un projet IT concernant la planification des ressources (ERP). Ces missions peuvent durer de deux à cinq ans. Le DSI parfaitement opérationnel Le DSI parfaitement opérationnel Quand ces personnes connaissent l'environnement et le travail, et qu'elles souhaitent vraiment devenir DSI, un degré de plus est franchi dans leur développement. Par exemple, en suivant une formation sur les notions de base en planification de budget IT, contrôle de l'investissement, gestion de portefeuille, sécurité informatique, leadership IT, afin de parachever leur bagage. Elles sont alors prêtes à assumer le rôle de DSI, le moment venu. Un dernier mot : les DSI désireux de constituer une pépinière de leaders, doivent se demander pourquoi les informaticiens d'aujourd'hui seraient intéressés par notre poste. A mes yeux, les plus motivés sont ceux qui veulent changer la manière dont l'informatique contribue à la réussite de l'entreprise, sans se contenter de l'existant. Ils veulent aussi toute latitude pour contribuer à la bonne marche de l'entreprise dans son ensemble, sans se cantonner au data center. Cette liberté d'améliorer l'ensemble de l'activité rend le job particulièrement intéressant, tout en le valorisant aux yeux de la Direction. Nous devons faire plus pour transmettre ce message à nos successeurs potentiels. Robert Fecteau, DSI du groupe solutions clientèle de BAE System - Copyright 2008 CXO Media Inc. - Traduction française par Raymond Borraz.

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