Anthony Mollier (RTD, Thales Alenia Space) : « notre gain, c'est de réduire le temps pour délivrer les applicatifs »

Thales Alenia Space a adopté une approche DevSecOps en s'appuyant sur les offres de VMware pour s'adapter aux évolutions du marché des satellites.
PublicitéThales Alenia Space est une entreprise franco-italienne possédée par Thales (67%) et Leonardo (33%) spécialisée dans la production de satellites et des installations au sol associées. Ses 7700 employés répartis sur 17 sites dans le monde lui permettent de générer un chiffre d'affaires de 2,15 milliards d'euros. Le secteur est de plus en plus concurrentiel et les exigences des commanditaires toujours plus élevées. Il existe cependant plusieurs types d'installations, correspondant à divers usages, du satellite de télécommunication grand public aux usages scientifiques en passant par les systèmes militaires. L'évolution du marché a poussé Thales Alenia Space à revoir ses process et à acquérir l'agilité nécessaire pour répondre aux attentes de ses clients.
« Historiquement, les satellites étaient pilotés de manière électronique, avec du pur matériel, mais la recherche de flexibilité et la croissance de la complexité des traitements à bord amène une place plus importante du logiciel » observe Anthony Mollier, responsable de la transformation digitale de Thales Alenia Space. De la même façon, les installations au sol doivent être adaptés à cette nouvelle manière de procéder, notamment pour permettre les mises-à-jour des systèmes embarqués des satellites, mais aussi pour gagner en flexibilité et agilité.
Adapter les infrastructures des installations au sol
Thales Alenia Space doit arbitrer ses choix selon deux contraintes antagonistes. D'un côté, l'entreprise doit gagner en agilité, ce qui suppose de recourir à des ressources dans le cloud public, ce qui est également la stratégie groupe de Thales. De l'autre, beaucoup de données relèvent d'un niveau de confidentialité tel qu'elles ne peuvent qu'être traitées localement, sur des installations on premise. L'entreprise ne peut donc que recourir à un système hybride. Cette hybridité permet de cumuler les avantages : élasticité, agilité et qualité de service du cloud comme confidentialité et sécurité du on premise.
Anthony Mollier se souvient : « nos premiers travaux avec VMware ont porté sur la virtualisation des infrastructures des installations au sol. Et, avec Pivotal (racheté ensuite par VMware), nous avons travaillé sur la modernisation des applications. Le plus important était la portabilité des applications afin que le passage du cloud au on premise ou inversement soit transparent. » Pour cela, Thales Alenia Space a bien sûr eu recours à des technologies autour de Kubernetes intégrées dans les solutions proposées par VMware, dont celles issues du rachat de Pivotal. Et l'intégration continue repose sur Jenkins.
Suivre le besoin d'innovation
La modernisation des applications et des infrastructures comme des méthodes permet de répondre aux besoins d'innovation exprimés par les clients de Thales Alenia Space. « Notre gain, c'est de réduire le temps pour délivrer les applicatifs » relève Anthony Mollier. En adoptant l'approche DevOps / DevSecOps et donc l'intégration continue, le temps de déploiement est passé de l'ordre de l'année à celle du mois. La délivrance rapide permet ainsi d'associer le « time to market » et l'innovation.
PublicitéCependant, cette agilité rencontre une limite aussi du côté des clients. En effet, si un tiers des clients de Thales Alenia Space appartient à des mondes « agiles » (comme les télécoms par exemple) et cherchent donc à bénéficier des avantages associés à ces nouvelles approches, les deux tiers relèvent de secteurs aux habitudes plus rigides (par exemple la Défense). Dans ce cas, les spécifications sont formalisées de manière stricte, les évolutions sont qualifiées et soumises à autorisation avant qu'il y ait mise-à-jour. Il ne peut, dès lors, être question d'approches agiles. Les cultures d'entreprises jouent de fait un rôle important dans l'acceptation de l'agilité. Typiquement, les collaborateurs de Thales Alenia Space ont souvent une culture de type ingénieurs et ont ainsi une nette appétence pour l'agilité et la transformation digitale. Mais ce n'est pas un cas général dans les secteurs ayant recours à des satellites.
Article rédigé par

Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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