Allianz : s'adapter aux évolutions exponentielles des technologies pour se différencier

Pour le CTO d'Allianz Technology, Axel Schell, il est essentiel de prendre conscience de la vitesse à laquelle avance désormais la technologie, GenAI en tête. Selon lui, il faut former les employés en permanence et développer un 6e sens vis-à-vis des nouveautés.
PublicitéL'incertitude et l'insécurité caractérisent l'environnement dans lequel les entreprises doivent actuellement agir à l'échelle mondiale. C'est en substance le message qu'Axel Schell, CTO d'Allianz Technology, la société de service interne de la compagnie d'assurance, a adressé au public des Hamburg IT Strategy Days. « La seule chose que nous savons, c'est que les choses vont changer très rapidement », résume-t-il.
Les facteurs de changement et de rupture sont nombreux, selon le CTO : géopolitique, changement climatique, démographie, réglementation, sans oublier la technologie. Axel Schell tient à appuyer sur ce dernier facteur. Le problème étant, selon lui, que beaucoup de gens n'en comprennent pas vraiment l'ampleur. « Les technologies évoluent de manière exponentielle, précise-t-il ainsi. Alors que nous pensons de manière linéaire ».
« Qu'est-ce qui est faux, qu'est-ce qui est vrai ? »
Le CTO d'Allianz le démontre chiffres à l'appui : s'il a fallu 64 ans aux compagnies aériennes pour franchir la barre des 50 millions de clients de leurs services, le ChatGPT d'OpenAI a atteint ce chiffre en cinq jours. Et l'éditeur de GenAI vient d'annoncer qu'environ 400 millions de personnes utilisaient sa solution chaque semaine. Le dynamisme du secteur de de la GenAI se reflète également dans les investissements. Au total, 30 Md$ (29 Md€) ont été investis l'année dernière dans des start-ups du domaine, rappelle Axel Schell. La GenAI compte déjà au moins 200 licornes et les grands groupes informatiques augmentent massivement leurs investissements en R&D dans le domaine chaque année.
Cela a des conséquences pour l'ensemble du marché comme pour chaque entreprise individuellement. Mais les aspects à prendre en compte sont très différents en fonction des cas. « Qu'est-ce qui est faux et qu'est-ce qui est vrai ? », s'interroge par exemple le CTO d'Allianz Technology, en référence à ces personnages virtuels sur les médias sociaux qui, avec des millions de followers, génèrent désormais des millions de dollars de recettes publicitaires annuelles. Mais de tels faux contenus pourraient aussi poser des problèmes aux entreprises, par exemple si des images et vidéos générées artificiellement montraient une foule en train de se déchaîner devant le siège d'Allianz. Le CTO reconnaît qu'il serait très difficile de repérer de telles images artificiellement créées.
De plus en plus d'incertitude
Axel Schell en appelle donc à des « reality checks », au double sens du contrôle de la réalité d'une information et du « retour à la réalité », et demande à toutes les personnes concernées de développer une meilleure perception de ce que sont devenus les développements technologiques. Pour illustrer la difficulté d'évaluer correctement les tendances en la matière, le CTO cite l'exemple de l'IA agentique. De nombreuses opinions et même définitions différentes circulent sur cette technologie et sur la manière de l'évaluer, ce qui crée de l'incertitude, comme il l'explique.
PublicitéPour sensibiliser davantage sa propre équipe aux développements de l'IA et la rendre apte à mieux cerner la technologie, il a choisi d'organiser des "AI Runs" chez l'assureur. Pour le CTO d'Allianz, il est en effet important de faire monter l'organisation en compétences et de diffuser les connaissances en matière d'IA de la façon la plus étendue possible dans l'entreprise. « Tout le monde doit s'y connaître en IA, insiste-t-il. Quel que soit le niveau dans l'entreprise ».
Développer un 6e sens
Cependant, Axel Schell tient à faire remarquer que la pertinence des connaissances a une durée de vie de plus en plus courte. Alors qu'il y a quelques mois, on disait encore que le prompt serait une compétence clé à l'avenir, il en va tout autrement aujourd'hui. Selon le CTO, des prompts très simples sont aujourd'hui suffisants, car les solutions de GenAI sont désormais en mesure d'affiner elles-mêmes les requêtes de leurs utilisateurs. Pour lui, il est essentiel de prendre conscience de ce phénomène. Il évoque une sorte de radar, de 6e sens technologique, qui doit guider les organisations et leur éviter de tomber dans des investissements se révélant inutiles quelques mois plus tard.
Mais, pour le CTO, c'est la vitesse qui compte avant tout. « Ce sont les plus rapides qui vont dévorer les plus lents, et non les plus gros qui vont manger les petits ».
Article rédigé par
Martin Bayer, CIO.de (adapté par E.Delsol)
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