Juridique

Agilité : nouvelle réglementation pour garantir la fiabilité des projets

Agilité : nouvelle réglementation pour garantir la fiabilité des projets
La nouvelle limitation de vitesse dans les projets agiles entrera en vigueur le 1er avril prochain

Exactement comme en matière de conduite automobile, l'excès de vitesse en matière de projet informatique nuit. Le gouvernement a décidé d'agir.

Publicité« J'étais fatigué, je voulais en finir rapidement, arriver au terme du chemin et... » Un silence. « Ce fut l'accident. » Le témoignage à visage caché d'un DSI, au bord des larmes, dans le nouveau spot télévisé débutant la campagne d'information gouvernementale fait froid dans le dos. Le dérapage, ça n'arrive pas qu'aux autres. Dans la suite de son témoignage, le DSI admet qu'il a laissé une faille de sécurité permettant à un hacker de pirater toute la base de données clients. Et l'interface utilisateurs était tellement médiocre que son projet n'a, de toutes façons, pas été utilisé par les métiers.
Pour éviter que de tels incidents se reproduisent trop souvent, le gouvernement a décidé d'agir. La loi vient d'être adoptée par le Parlement et, au bout d'une période d'adaptation de un an, elle entrera pleinement en vigueur le 1er avril 2019. Les décrets d'application ont été publiés aujourd'hui au Journal Officiel. L'ANSSI sera ainsi chargée du contrôle du respect des nouvelles règles du Code des Autoroutes de l'Information.

Pas plus d'un sprint par période de six semaines

D'ici l'année prochaine, donc, le gouvernement va diffuser de nombreuses campagnes d'informations, dans les médias mais aussi sur les salons professionnels et, bien entendu, sur les réseaux sociaux. D'autres spots, avec d'autres témoignages, vont ainsi se succéder sur ces différents canaux. Ils sont actuellement en tournage.
La première mesure prise par le gouvernement concerne la vitesse : il sera désormais interdit d'aller trop vite sur des projets. Réaliser plus d'un sprint par cycle de six semaines sera désormais passible d'une lourde amende et d'un retrait de deux à six points (excès de vitesse de une à trois semaines) sur le permis de réaliser des projets informatiques. Ce permis ne comprendra que douze points. Devoir se contenter de tâches de maintenance corrective sur mainframe est donc une menace à prendre très au sérieux.
D'autres délits de conduite informatique ont été définis. Ainsi une interface utilisateur laide ou non-ergonomique peut entraîner un retrait de quatre points. Une non-prise en compte des impératifs business, six points. Un dépassement de délais, de budget ? De deux à six points selon la gravité.

Retrouver des points avec de la patience ou des stages

« Il fallait taper du poing sur la table, il y a trop de projets morts sur les autoroutes de l'information » a martelé Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat chargé du Numérique, pour justifier la sévérité des mesures prises. Certes. Mais la faute est vite arrivée. Et, une fois tous ses points perdus, que devient le DSI ? Devra-t-il se contenter de maintenance corrective pour le restant de sa carrière ?
Un système de récupération de points a donc été mis en place. D'une part, en absence de nouvelle perte de points, chacun retrouvera chaque année trois points. Il sera également possible de retrouver trois points en participant à des stages de sensibilisation : prise d'appels d'utilisateurs durant une semaine en centre de support off-shore en Pologne en hiver, immersion en direction métier durant un mois en devant utiliser les logiciels précédemment fournis, etc. Pas de doute : il faudra mériter ses points.

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