A la SNCF, un dispositif IoT de géolocalisation pour la sécurité sur les chantiers

La SNCF a déployé un dispositif de géolocalisation indoor basé sur les technologies IoT d'Ela Innovation et la plateforme de Synox, afin d'assurer la sécurité des équipes de terrain durant les travaux du RER C.
PublicitéDepuis plusieurs années, la SNCF a entrepris un vaste chantier de rénovation de la ligne de RER C, le programme Castor. Dans ce cadre, des travaux étaient planifiés en 2019 sur une partie du tronçon parisien, constitué de 8 km de tunnels et de six stations. À cette occasion, le groupe a souhaité mettre en place un dispositif de géolocalisation afin de renforcer la sécurité des équipes sur le terrain. L'objectif était à la fois de pouvoir localiser et comptabiliser les travailleurs présents sur le terrain, mais aussi de pouvoir leur envoyer des alertes en temps réel en cas de besoin. Le dispositif devait être opérationnel mi-juillet, date de démarrage des travaux.
La SNCF recherchait une solution pérenne, capable de rester en place pendant une longue période. En effet, le chantier est étalé sur près de dix ans : une grande partie du travail nécessite la fermeture de la ligne et ne peut être effectué que l'été. Le groupe souhaitait également une approche clef en main, très rapide à déployer, en raison des contraintes du planning. Toute approche demandant l'installation préalable de câbles était donc exclue. Enfin, le projet devait permettre d'optimiser le coût total de possession du dispositif.
Le choix d'un réseau MESH
En février 2019, le groupe prend contact avec les sociétés montpelliéraines Synox et Ela Innovation. Celles-ci proposent une solution IoT commune, destinée à la localisation de biens et de personnes en environnement fermé (indoor). La particularité de cette approche est de reposer sur un réseau maillé (MESH), basé sur la technologie de l'entreprise finlandaise Wirepas. La société Ela Innovation fournit quant à elle la partie matérielle, constituée pour l'essentiel de balises fixes (les ancres) et mobiles (les beacons), tandis que Synox assure la gestion des terminaux, la sécurité du réseau et le traitement des données à travers sa plateforme.
Courant mars-avril, le dispositif est validé sur le plan technique. Un Proof of Concept est monté en juin. En juillet, la solution est déployée sur l'ensemble du tronçon concerné. Au total, 370 points fixes (servant de routeurs) et 600 balises mobiles, équipant le personnel de chantier, ont été mises en oeuvre. Dans les tunnels, une ancre est installée tous les 25 mètres environ, servant à calculer la position des points mobiles. La densité des ancres peut être augmentée ou diminuée en fonction du degré de précision souhaité. En l'état, la position des travailleurs équipés de balises est déterminée avec une précision de +/- 10 mètres. « Le choix d'un réseau MESH présentait plusieurs avantages », explique Pierre Bonzom, PDG d'Ela innovation. « D'une part, c'est un réseau entièrement sans fil. D'autre part, il est capable de s'organiser et de se réorganiser de façon automatique, une fois les différents points fixes (les ancres) posés. Enfin, il est bidirectionnel, permettant à la fois de calculer la position des travailleurs et de leur envoyer des alertes, sous forme sonore ou lumineuse. »
PublicitéTraitement des données dans le Cloud
Autre atout de la solution, l'autonomie de très longue durée des différentes balises, basées sur la technologie BLE (Bluetooth Low Energy) : la batterie des ancres peut durer jusqu'à 10 ans, celle des points mobiles 5 ans. « Afin d'économiser l'énergie, le calcul des positions se fait de façon intelligente : si le beacon ne bouge pas, parce que l'opérateur est en pause déjeuner par exemple, le calcul est fait une fois par heure. Si la balise se déplace, le calcul est fait une fois par minute », détaille Pierre Bonzom.
Le dispositif matériel est complété par trois passerelles (gateways) sous Linux. Celle-ci sont équipées de cartes SIM multi-opérateurs, afin de remonter les données vers les plateformes de Synox, à travers un réseau VPN sécurisé. « Les données remontées par les balises sont traitées dans un cloud privé », indique Emmanuel Mouton, le PDG de Synox. « Le Cloud permet d'avoir la flexibilité requise par la saisonnalité de l'activité, avec des pics en période estivale. »
Une plateforme IoT très sécurisée
La plateforme IoT restitue ensuite les informations traitées à travers plusieurs interfaces. L'une est notamment destinée à la gestion des terminaux (déploiement, administration, détection d'éventuelles pannes). L'autre affiche en temps réel la position des opérateurs sur une carte dynamique. « Les différents sous-traitants peuvent accéder à cette application, afin de visualiser uniquement la position de leurs équipes », précise le PDG de Synox. La même interface sert au déclenchement d'alertes. « Seules les équipes de sécurité du donneur d'ordre accèdent à ces fonctionnalités. Tout est présenté de façon simple, pour que les agents de terrain puissent les utiliser sur des terminaux mobiles, smartphones et tablettes. »
Selon Emmanuel Mouton, le coût total du système, incluant sa mise en place, mais aussi la maintenance et les différents frais récurrents (abonnements aux services Cloud et réseau) serait de l'ordre de 30 € par an et par travailleur équipé. En termes de volumétrie, la plateforme Synox a traité plus de 8 millions de messages en moins d'un an, dont 2 millions pour chaque mois d'été.
Article rédigé par

Aurélie Chandeze, Rédactrice en chef adjointe de CIO
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