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Société Générale : travailler à l'ère numérique

Société Générale : travailler à l'ère numérique
De gauche à droite : Françoise Mercadal-Delasalles (Directrice des ressources et de l’Innovation, Société Générale) et Anne Démians (architecte de l'immeuble Les Dunes au Val de Fontenay).
Retrouvez cet article dans le CIO FOCUS n°133 !
Le DSI doit évoluer comme son entreprise

Le DSI doit évoluer comme son entreprise

La transformation s'applique non seulement à l'entreprise, non seulement à ses directions et notamment à la direction des systèmes d'information mais aussi au DSI lui-même. Il doit changer, évoluer, notamment lorsque le périmètre de ses fonctions évolue. Et le coaching peut être un moyen de réussir...

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La Société Générale installe plus de 5000 collaborateurs à Val de Fontenay dans un immeuble au numérique ambiant, Les Dunes. Le projet est technique, managérial et architectural. Il vise à créer un endroit où la manière de travailler est radicalement différente et la mobilité naturelle. En se prenant pour une start-up, la vieille dame de 150 ans se donne un sacré coup de jeune pour attirer les meilleurs talents de l'ère numérique et optimiser la productivité.

PublicitéDes babyfoots, des consoles de jeux, une vaste vallée végétalisée séparant les bâtiments et s'ouvrant sur des espaces de travail collaboratif, des open-spaces limités où personne n'a de bureau fixe, des « villages » à la place des services, du numérique « ambiant » invisible car naturel, des zones pour s'isoler au calme en cas de besoin, de la domotique pilotée par smartphone, un « plateau » de travail collaboratif pouvant accueillir des start-up internes ou externes... Sommes nous chez Google, chez Facebook ou au sein d'un incubateur de start-up ? Nous sommes dans l'immeuble Les Dunes, à Val de Fontenay, le nouveau site de la Société Générale où la Direction des Ressources (dont la DSI fait partie) est en train d'emménager. Prévu pour accueillir à terme, dans quelques mois, plus de 5000 collaborateurs, l'immeuble Les Dunes accueille actuellement environ 2000 personnes.


La vallée végétalisée sépare deux bâtiments.

« C'est un projet d'emménagement dans un nouveau monde, ce bâtiment ayant pour ambition d'offrir à la Société Générale un lieu de métamorphose » a indiqué Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des ressources et de l'Innovation du groupe Société Générale, en présentant les nouveaux locaux à la presse. Bien situé au croisement des RER A et E, le site sera desservi à terme par un tramway, la ligne 15 de métro (vers 2030) et peut-être un prolongement de la ligne 1. De l'autre côté des voies du RER, la banque dispose déjà d'un site plus classique de bureaux accueillant également 5000 collaborateurs. Ce Pôle Est-Parisien équilibre le Pôle Ouest, à La Défense, et ses 16 000 collaborateurs dans les trois Tours Société Générale. Bien entendu, cette séparation des équipes en deux pôles a un objectif de résilience mais personne ne cache l'aspect économique : plus de 400 euros/m².an à La Défense de coût complet contre 270 à Val de Fontenay (et plus de 500 à Paris intra muros) selon la banque.

La technologie ambiante se fait oublier

La métamorphose de la vieille dame de plus de 150 ans est visible. Le monde de la banque, poussiéreux et hiérarchisé, est ici pour le moins bousculé. Aucun bureau n'est fixe, attribué à une personne précise. Personne ne peut donc se prévaloir d'un plus beau bureau, plus grand ou à la meilleure vue. La lumière y est de qualité égale partout, la technologie totalement ambiante au point de s'en faire oublier et il y a une fluidité totale de circulation. « C'est un bâtiment où l'on se voit, où l'on se dit bonjour naturellement, au contraire des grandes tours verticales de La Défense » s'est réjoui Françoise Mercadal-Delasalles.


Les open-spaces sont de petite taille et comprennent des casiers personnels, séparés les uns des autres par des salles de réunion ou des salons d'isolement.

PublicitéLes open-spaces sont de petite taille et comprennent des casiers personnels qui se ferment à clé pour que chacun puisse laisser sur place des affaires personnelles ou son ordinateur portable (il n'y a plus aucun desktop). Chaque position de travail est standardisée : une table à réglage vertical permettant de travailler debout, un grand écran 27'', un clavier, un câble USB pour se rattacher à tout (écran, réseau, clavier...) en un clic, un câble d'alimentation électrique... Lorsqu'un collaborateur arrive le matin, il pose son ordinateur portable sur un bureau libre de son choix, se branche et peut commencer à travailler aussitôt. Un soucis technique, un besoin de maintenance ou d'accessoire ? Il lui suffit de se rendre au Proxim'IT Bar, auprès des cafétérias, où il trouvera une assistance de proximité. Un besoin de s'isoler ou au contraire de collaborer en petit groupe ? Il lui suffit de se lever, d'emmener son portable et de se rendre soit dans une des salles de réunions qui séparent les open-spaces les uns des autres, soit dans un des salons avec de grands fauteuils conçus pour s'isoler phoniquement. L'ordinateur bascule sur le wi-fi présent partout et c'est tout.

La mobilité est naturelle

Au fil des besoins, on peut s'installer avec des collègues d'autres services. La mobilité est naturelle, transparente et ne se remarque même plus. Le téléphone n'existe plus, remplacé par Skype dans un bureau totalement virtualisé. Les réunions peuvent être en visioconférence avec les autres sites de la Société Générale, soit au travers de Skype, soit à partir de salles de réunions. La possibilité de télétravail est donc globalement une règle, même si certains postes n'y sont évidemment pas ouverts pour des raisons fonctionnelles. Il reste quelques imprimantes départementales mais tout est conçu pour éviter d'imprimer. Surtout, l'impression est gérée centralement : on lance l'impression de son portable et on choisit l'imprimante où aller chercher son document en y badgeant. Le document sortira alors de cette imprimante là, où qu'elle soit par rapport à son poste de travail.
Le badge a, de ce fait, un rôle universel : sécurité d'accès aux locaux, paiement au restaurant d'entreprise, sécurité des impressions, etc. Et chaque collaborateur peut disposer sur son smartphone d'une app MyBuilding qui permet d'accéder aux services locaux (menu et queue du restaurant d'entreprise, signalement de problèmes comme une ampoule grillée...) comme de gérer la domotique (climatisation, éclairage, stores...). L'app permet également de se géolocaliser sur une requête d'un collègue mais n'y oblige pas : l'inconvénient de ne pas avoir de bureau fixe est aussi d'être plus difficile à trouver.

Collaboration et télétravail

L'ensemble a été co-créé avec les personnels concernés et a fait l'objet d'une étude pratique avec 500 « pionniers » qui ont expérimenté les concepts du Flexwork déployés dans l'immeuble Les Dunes. Cette manière de travailler, à termes, sera également mise en oeuvre dans l'autre immeuble du Val de Fontenay ainsi qu'à La Défense. Le nouveau site accueillera également prioritairement les séminaires du groupe qui n'auront plus besoin d'être organisé dans des hôtels, réduisant là encore les frais.
Si la quasi-totalité des personnels sont « en capacité de télétravail » avec une règle générale d'un jour par semaine, le télétravail concerne aujourd'hui environ la moitié des travailleurs de l'immeuble Les Dunes et quelques milliers d'autres du Pôle Ouest. La mobilité et le télétravail nécessitent cependant une adaptation non seulement des collaborateurs mais aussi du management. Dans certains cas, il y a parfois des difficultés d'adaptation obligeant à renoncer au télétravail. Et quelques fonctions demeurent interdites pour raison de sécurité. De même, certaines personnes ont préféré être mutées dans d'autres services avant le déménagement dans l'immeuble Les Dunes pour s'éviter un allongement du temps de parcours domicile-travail.

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