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OOXML : l'Afnor sans consensus

Le 25 mars, la commission « formats de documents révisables » de l'Afnor s'est réunie pour donner suite aux travaux de l'ISO à Genève.

PublicitéNouvelle étape dans le processus de normalisation ISO d'Office Open XML, le nouveau format bureautique promu par Microsoft via sa suite Office 2007 et concurrent du format OpenDocument, déjà normalisé : la commission « formats de documents révisables » de l'Afnor s'est réunie le 25 mars. La réunion n'a duré qu'une matinée. Il est vrai que son objet officiel était de fixer un consensus en France entre tous les acteurs concernés, suite aux travaux du Ballot Resolution Meeting (BRM) de l'ISO, pour déterminer le prochain vote de la France dans la procédure finale d'acceptation ou de rejet de la norme OOXML par l'organisation internationale. Objet pour le moins utopique... Lors du premier vote, la France avait exprimé un « non avec commentaires » et ainsi contribué au rejet de la normalisation « rapide » d'OOXML mais sans qu'un consensus ne se dégage. La position française avait donc été le fruit d'une décision souveraine de l'Afnor en tant qu'organisme. Il semble probable que, cette fois aussi, la position française sera fixée par la direction de l'Afnor faute de consensus. Le constat de désaccord entre les membres de la commission de normalisation n'avait pas besoin de plus de temps qu'une matinée... D'un côté le secteur public (notamment la DGME, qui a la même tutelle ministérielle que l'Afnor), un certain nombre d'acteurs traditionnels (IBM...) et les acteurs du logiciel libre sont unanimes pour condamner la normalisation d'OOXML, accusé d'être inutile (OpenDocument existe et est normalisé) et même nuisible (à cause de nombreux problèmes de rédaction et d'incorporation d'objets protégés par les droits propres de Microsoft). De l'autre, les éditeurs de logiciels propriétaires français alliés à Microsoft soulignent la nécessité d'encourager la normalisation afin de sécuriser les investissements réalisés sur OOXML pour rendre compatible un certain nombre de logiciels avec ce format. Un rejet pourrait se traduire, selon eux, par un certain abandon du format synonyme de perte sèche ou bien par un retour à des démarches moins ouvertes de l'éditeur de Redmond. Il semble que la position de ces éditeurs se base sur une hypothèse : Microsoft est incontournable. Certains utilisateurs commencent pourtant à remettre en cause cette hypothèse comme récemment la Gendarmerie Nationale. Au milieu, les entreprises utilisatrices, représentées notamment par le Cigref, tentent de ménager la chèvre et le choux, veillant à ne se fâcher avec personne en attendant de voir qui va gagner...

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