Le supercalculateur Pangea de Total triple sa puissance
En triplant la puissance de son supercalculateur Pangea, déjà premier HPC français du Top 500, le pétrolier Total revendique la première place des systèmes HPC utilisés par l'industrie, compte non tenu des supercalculateurs du secteur public et de la recherche. Affichant désormais une puissance de 6,7 pétaflops, le Pangea va aussi nettement remonter dans le classement Top500 où il figurait en novembre dernier à la 33ème place.
PublicitéLa compagnie pétrolière et gazière Total vient d'annoncer avoir porté à 6,7 pétaflops la puissance atteinte par son supercalculateur Pangea lors des pics de performance. La puissance utilisable de ce système HPC, qui était déjà la première configuration française du classement Top500, s'établit à 5,283 pétaflops (performance Linpack maximale). Fabriqué par Silicon Graphics International (SGI), ce superordinateur est installé à Pau, dans les Pyrénées Atlantiques. Il affichait jusque-là une performance maximum théorique de 2,3 pétaflops (en pic) et de 2,09 pétaflops en puissance utilisable, sous Linux, avec 110 400 coeurs et une interconnexion Infiniband FDR. Un pétaflop correspond à un million de milliards d'opérations par seconde.
Total a par ailleurs étendu à 26 pétaoctets la capacité de stockage du Pangea. Son système accompagne l'aide à la décision pour l'exploration pétrolière et la gestion des champs, rappelle-t-il dans un communiqué. Sa puissance de calcul permet d'améliorer la précision dans l'imagerie du sous-sol, d'optimiser les développements et la production des champs exploités et de réduire la durée des études. Avec cette évolution de capacité, des algorithmes de nouvelle génération élaborés par la R&D de Total vont permettre de traduire en imagerie des zones de plus en plus complexes et d'effectuer des simulations de gisements en prenant en compte des données de sismiques 4D, explique le groupe français.
En triplant la puissance de son supercalculateur, les applications d'imagerie permettront à Total de gérer des zones plus complexes pour mieux comprendre les systèmes pétroliers.
Pangea utilise une puissance électrique de 4,5 MW contre 2,1 MW précédemment. Total précise que les bâtiments de Pau sont chauffés par la récupération d'une partie de la chaleur que dégage le supercalculateur. L'augmentation de puissance dont il bénéficie désormais fait nettement remonter Total dans la liste du Top500 des systèmes de calcul haute performance publiée tous les semestres. Dans un communiqué, le pétrolier revendique la première place des systèmes mis en place par des industriels (à des fins commerciales), les premiers rangs du classement étant occupés par les superordinateurs académiques utilisés pour la recherche ou par le secteur public. Toutes catégories confondues, il estime se situer maintenant dans les dix premiers systèmes les plus puissants, une place dont il n'était déjà pas loin il y a trois ans, puisqu'il figurait à la 11ème place lors du Top500 de juin 2013.
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Le Pangea est installé dans les locaux du Centre Scientifique et Technique Jean Féger de l'Exploration-Production de Total à Pau. (crédit photo : Pascal Laurent)
Si l'on se réfère au Top500 de novembre 2015, sur lequel le Pangea occupait alors la 33ème place, le 10ème de la liste, le Stampede basé sur le PowerEdge C8220 de Dell, affichait effectivement une performance Linpack maximale (RMax) de 5,168 pétaflops, inférieure donc aux 5,283 pétaflops en performance RMax annoncés maintenant par Total. Mais le classement du Top500 évolue constamment sauf pour la 1ère position qui reste depuis six classements successifs attribuée au Tianhe-2, le superordinateur chinois du centre national de calcul intensif situé à Guangzhou (Canton) et dont la puissance utilisable atteint 54,9 pétaflops (avec une performance maximum en pic de 54,9 pétaflops). Total, par exemple, occupait six mois plus tôt, à l'été 2015, la 29ème position avant de descendre de 4 places dans la liste à la fin de l'année. La prochaine édition du Top500 doit être publiée en juin 2016.
Article rédigé par
Maryse Gros, Journaliste, chef de rubrique LMI
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