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Le bureau traditionnel est mort, vive le télétravail !

Le bureau traditionnel est mort, vive le télétravail !
Prenant l'exemple de la société de services informatique AGESYS, Nicole Turbé-Suétens, expert en télétravail, a montré ce que l'évolution vers un travail plus nomade pouvait apporter.

L'Atelier BNP Paribas a organisé jeudi 4 juin 2015 une conférence sur les tiers lieux et leur impact sur l'entreprise. Entre télétravail et coworking, il semble bien que l'image d'Epinal du bureau traditionnel soit bien vouée à disparaitre, et ce pour le bien de tous.

Publicité« Pour beaucoup, le numérique n'est encore que de la technologie mais nous pensons que c'est un aspect de transformation des individus, des entreprises et surtout du travail en lui même », a lancé Charles Amory, event manager de la matinée « Tiers Lieux : quels usages pour l'entreprise ? », organisée jeudi 4 juin à l'Atelier BNP Paribas.
Par cette phrase, il a directement posé le cadre de cet évènement : oui, le travaille change. « Il est sûr qu'aujourd'hui, le travail doit être envisagé autrement. L'époque du cubical [un espace de travail individuel entre quatre cloisons au sein d'un open-space, NDLR] est révolue, elle n'a plus de raison d'être », clame Nicole Turbé-Suétens qui se présente comme experte du télétravail.

Accroître la productivité individuelle

Selon elle, le bureau est aujourd'hui devenu une contrainte tant par les temps de trajet et le stress qu'il peut occasionner que par les distractions induites par son existence même et qui font baisser la productivité. « Il faut donc transformer les organisations au plus haut niveau pour induire une démarche d'évolution de l'existant », plaide Nicole Turbé-Suétens.
Cette transformation semble déjà s'amorcer. La spécialiste du télétravail rappelle qu'en France, 17% des actifs travaillent en dehors du bureau et que 91% des entreprises prévoient d'adopter une stratégie de travail mobile et vont donc refondre leur SI dans ce sens. 

Le bureau, lieu de réunions ponctuelles

Elle prend l'exemple de AGESYS, société de services informatiques, qui a mis en place une vaste stratégie de télétravail. « Le bureau est devenu une ruche ou les équipes doivent se réunir de temps en temps mais, sinon, les collaborateurs sont libres de travailler où bon leur semble », explique Nicole Turbé-Suétens.
Les collaborateurs se sont déclarés plus épanouis, plus productifs et leur engagement a augmenté. Il en a aussi découlé un taux d'absentéisme en baisse. « Toutefois c'est un projet qui a duré trois ans. Ces démarches demandent en effet du temps pour être mises en oeuvre », déclare la spécialiste.
Elle assure toutefois que les freins, notamment sociaux et juridiques sont minimes. Le télétravail est parfaitement légal et les partenaires sociaux l'accueillent souvent chaleureusement. « À ce jour, je n'ai jamais vu de conflit majeur lors de la mise en place d'une stratégie de télétravail », déclare Nicole Turbé-Suétens. Elle ajoute que les tiers lieux, ces espaces qui permettent de travailler en dehors du bureau comme les espaces de coworking, fleurissent en France, que ce soit dans les villes ou dans les campagnes. 

De nombreux profils

Nathanaël Mathieu, fondateur de LBMG Worklabs, une société de conseil spécialisée dans le coworking et le télétravail, est d'ailleurs un de leurs fervents utilisateurs. «  J'ai personnellement 200 bureaux dans l'Hexagone », lance-il en montant sur scène.
Selon lui, le travail évolue aujourd'hui vers une logique de bureau « liquide ». Dans cette logique, l'espace de travail va être prolongé en dehors des murs du bureau physique pour encadrer les collaborateurs travaillant en mobilité.
Il identifie aujourd'hui cinq différents usages des tiers lieux correspondant à certains profils. Le premier type, le casanier, va chercher quelque chose qui ressemble à l'environnement de son bureau. L'aventurier, lui, va chercher à s'immerger dans d'autres milieux. L'hyper-nomade, quant à lui, travaille partout et souvent dans des conditions loin d'être optimales. Le coordinateur, pour sa part, se charge d'organiser des réunions avec les autres membres de l'équipe. Enfin, le social cherche à recréer un nouveau collectif, ce sont souvent des travailleurs indépendants.

PublicitéA chaque profil son type de lieu de travail

« Pour les entreprises, il faut donc trouver des lieux qui correspondent aux profils des utilisateurs », déclare Nathanël Mathieu. D'après lui 54% des utilisateurs d'espaces de coworking disent se sentir mieux et 70% plus efficaces. Conscient de cette tendance, le département du Cantal a crée 200 tiers lieux ces dernières années pour encourager ses habitants à y rester ou à y revenir. 

Les équipes d'Accenture en font d'ailleurs usage. Déjà sensibilisée au logique de travail en situation de mobilité par son métier de SSII, l'entreprise a décidé d'accélérer sur le télétravail. Aujourd'hui 70% des collaborateurs utilisent ce fonctionnement. « Il ne sont pas en dehors du bureau en permanence et viennent quand même plusieurs fois par semaines », précise Marc Thiollier, directeur général d'Accenture en France (entre autres).
La logique de nomadisme étant déjà acquise pour les consultants sur le terrain, la transformation n'a été qu'une formalité au niveau du système d'information et de la sécurité. Il suffisait juste d'élargir le périmètre.
Il précise toutefois que les équipes qui travaillent sur des projets sensibles pour les entreprises restent au bureau. « Cette transformation est possible pour les sociétés de tous les secteurs. C'est une question de temps mais ces pratiques vont se généraliser », conclut le dirigeant.
CIO organise d'ailleurs mardi 9 juin 2015 une matinée sur le thème Travailler autrement où seront abordés ces sujets

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