La Fondation Cigref veut transformer les entreprises grâce à l'innovation numérique
La Fondation Cigref a tenu son colloque annuel du programme ISD le 23 septembre 2010. La Chine était le pays invité de l'année.
Publicité« Le rôle de l'informatique dans la société est un champ croissant de réflexion » a lancé Alain Pouyat, Directeur général Informatique et Technologies Nouvelles du groupe Bouygues, lors du colloque du programme de recherche ISD (Information System Dynamics) de la Fondation Cigref, le 23 septembre 2010. Il a tout de suite précisé que, si le Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises) avait vocation à se consacrer à la seule entreprise, la Fondation se devait d'étendre un peu le sujet. « Et cela tombe bien car la transformation de la société amène celle de l'entreprise et vice-versa » a-t-il ajouté. Il a illustré son propos avec deux exemples dans l'actualité : la photographie argentique devenue photographie numérique et l'industrie du contenu (artistique ou non). Il revenait d'ailleurs d'une rencontre aux Etats-Unis sur les contenus numériques et les modèles économiques bouleversés de l'industrie du contenu.
« Il est important que les entreprises s'ouvrent à ce genre de réflexions et c'est d'ailleurs au coeur de leurs préoccupations » a martelé Françoise Mercadal-Delasalles, directrice des ressources du groupe Société Générale, en ouverture du colloque, après le mot d'accueil du président du Cigref, Bruno Ménard (en photo). La Société Générale accueillait d'ailleurs ce colloque au sein de son siège, à La Défense.
Pour Françoise Mercadal-Demasalles, « il n'aura échappé à personne que les banques sont dans la tourmente depuis deux ans. Pour la combattre, nous mettons en oeuvre un plan de transformation basé sur le numérique. Le plan vise bien sûr à réduire les coûts mais aussi à transformer la relation avec nos clients pour qu'elle soit intelligente, simple et -osons- chaleureuse ».
Un programme de recherche de trois ans
La Fondation Cigref, hébergée au sein de la Fondation Sophia Antipolis présidée par le Sénateur Pierre Laffitte (présent au colloque), mène le programme de recherche ISD depuis 2009 et il devrait se poursuivre jusque fin 2012. Outre les travaux de recherche , les rapports et les conférences, le programme ISD se manifeste aussi par son colloque annuel. En 2010, une centaine de personnes y a assisté malgré la grève dans les transports en commun : des responsables IT de grandes entreprises, des consultants, des partenaires du secteur des TIC et des universitaires européens, américains et asiatiques. Le programme ISD bénéficie du mécénat de Altran CIS, Capgemini, Orange, Microsoft et Société Générale. « De nombreux programmes de recherche dans le monde s'arriment au programme ISD, ce qui est bien le signe de son intérêt » s'est réjouit le professeur Ahmed Bounfour, rapporteur général du programme ISD.
Il a rappelé les cinq dimensions de ce programme de recherche : la stratégie, l'organisation, l'éthique, la régulation et la technologie. Deux problématiques ont émergé au sein de ces dimensions : celle des usages et celle de la convergence des technologies d'origines diverses pour permettre le développement des TIC. Le questionnement au sein du programme de recherche s'effectue par lot avec des vagues d'appels à contributions. Par exemple, l'un des lots porte les modèles économiques émergents.
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La Chine invitée d'honneur
L'an dernier, le colloque annuel du programme de recherche ISD avait accueilli le Japon en invité d'honneur. Franchissant la mer, ce fut cette année le tour de la Chine en attendant, peut-être, ceux du Brésil ou du Maroc.
Universitaires et experts chinois sont donc intervenus pour présenter la situation chinoise en matière d'innovation numérique.
Le docteur Lu Peng a présenté le cas de Taobao, entreprise dont il est vice-président. Ce « e-bay chinois », qui propose son propre outil de paiement en ligne (son « paypal » à lui), est devenu en quelques années l'un des leaders de la distribution de détail dans l'Empire du Milieu où le poids du e-commerce dans la distribution est de l'ordre de la moitié de ce qu'il est en Europe mais similaire à ce qu'il est au Japon. En chine, la valeur du e-commerce a été multipliée par cinq entre 2007 et 2009, par deux entre 2009 et 2010 et une forte croissance à deux chiffres est encore attendue dans les prochaines années.
Selon l'exposé du docteur Kang Xie, de l'école de commerce de l'Université Sun Yat-Sen, la Chine connait les stades classiques du développement de la DSI, du « département technique » à la « redéfinition du business en s'appuyant sur les TIC ». Mais ce développement est entravé par nombre d'archaïsmes comme la grande hétérogénéité des technologies employées.
L'exposé vidéo du professeur universitaire Guo Xunhua a fait le bilan d'études sur le management des SI réalisées en Chine depuis 1999. Les priorités des DSI locaux sont avant tout la sécurité, puis (encore) la construction d'une infrastructure IT solide et seulement ensuite l'adoption des usages numériques.
S'il y a de la marge de progression en Chine, c'est aussi le cas partout dans le monde.
Selon le président de Prospective 2100, Thierry Gaudin, « Internet était anglophone et américano-centré ; il a évolué vers le multipolaire avec sa généralisation dans le monde. Aujourd'hui, 28% de la population mondiale y a accès mais elle tend vers les 70%, donc totalement pour le grand public, à brève échéance. »
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
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