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L'Icann planche sur l'avenir d'Internet

L'Icann tient à Paris sa réunion publique pour faire avancer ses dossiers. On y évoque les noms de domaine en caractère non latins et la diversification des extensions, option qui laisse entrevoir de multiples possibilités mais apporte aussi son lot de risques. Eric Besson, secrétaire d'Etat à l'économie numérique, s'est déplacé pour communiquer la position de la France sur plusieurs dossiers sensibles.

PublicitéEric Besson se déplace sur tous les fronts numériques, « Assises » du même nom et fonction obligent. Ce matin, le secrétaire d'Etat à l'Economie numérique a donc pris la parole en ouverture de la réunion publique (la 32e) que l'Icann, régulateur technique d'Internet, tient à Paris jusqu'à jeudi prochain, au Méridien Montparnasse. Pendant près d'une semaine, quelque « 1 500 personnes venues du monde entier -opérateurs, bureaux d'enregistrement, membres de la société civile, etc. qui font le marché des noms de domaine- vont débattre d'enjeux qui, s'ils ne sont pas forcément nouveaux, constituent des dossiers sur lesquels il faut avancer », rappelle Loïc Damilaville, adjoint au directeur général de l'Afnic, association française pour le nommage Internet. De la migration vers IPv6 aux noms de domaines basés sur les noms de ville Ce matin, Eric Besson a ainsi évoqué la migration entre IPv4 et IPv6, l'évolution vers les noms de domaine en caractères non latins, ou encore, la diversification des noms de domaine génériques avec la création, par exemple, d'extensions basées sur des noms de ville (le dossier .Berlin, notamment, avance bien). Enfin, il sera également question de la transition institutionnelle que devra effectuer l'Icann lorsque s'achèvera, en septembre 2009, l'actuel Joint Project Agreement qui lie l'organisme de régulation au département du commerce américain ; une tutelle, rappelons-le, vivement critiquée par la communauté internationale. Une succession d'ateliers (workshops) va donc s'ouvrir à la confrontation d'idées. Une synthèse de ces débats sera présentée au conseil de l'Icann qui doit se réunir jeudi prochain. Une libération des extensions sujette à discussion Mais, déjà, les couloirs de la réunion parisienne bruissent de discussions autour de la libération des extensions de noms de domaine, dévoilée notamment par le président de l'Icann, Paul Twoney, à nos confrères des Echos. Cette démarche « permettrait à toute entité, de déposer un dossier pour proposer une extension de type géographique ou thématique comme .sport », explique Sam Syamak Bavafa, gérant du fournisseur d'identité Internet Domaine.fr.(*) Une question qui, même si elle ne figure pas spécifiquement au programme d'un atelier, sera très certainement abordée, confirme Loïc Damilaville. « C'est une direction que l'Icann veut prendre dans les prochaines années, mais cela ne me paraît pas réaliste pour l'instant », estime le représentant de l'Afnic qui rappelle que des documents de travail ont déjà été publiés sur le site de l'Icann. « C'est un processus qui risque d'être relativement long, poursuit-il. Il demande des compétences techniques et une assise financière importantes. Dans cinq ans peut-être ». Une option qu'il juge pourtant « riche d'opportunités » malgré les risques qu'elle comporte. « Cela permettra de diversifier la communication sur Internet, mais il ne faut pas que ce processus d'extension apporte plus de confusion que de sens. » Au chapitre des craintes figure par exemple la protection des noms de marques. « Plus il y a d'extensions, plus le cybersquatting risque de se propager ». « Mais il ne peut pas y avoir de libération sans régulation » Pour faire face à ces risques, il s'agira donc de verrouiller les procédures de vérification faites sur les propositions d'extensions. « Il ne peut pas y avoir de libération sans régulation », reconnaît de son côté Sam Syamak Bavafa, de Domaine.fr, plutôt favorable à cette démarche. « Cela permettra de mieux identifier la catégorie à laquelle appartient le nom de domaine. Toutefois, module-t-il, il faudra que les propositions d'extension soient justifiées par un réel besoin. » Evoquant les procédures de contrôle, il rappelle que l'Icann a commandé le développement d'un logiciel qui doit permettre de vérifier de façon avancée qu'une nouvelle extension proposée ne vas pas à l'encontre d'une marque, ne constitue pas une insulte ou un doublon par rapport à quelque chose qui existe déjà. « Ce qui va primer sur toute nouvelle extension, c'est sa légitimité », conclut-il. L'hébergeur français et bureau d'enregistrement OVH suit très près ce dossier. « Nous allons certainement déposer une demande pour proposer l'extension .ovh qui serait gratuite », explique Octave Klaba, directeur général. « Cela permettrait à chaque client d'avoir un nom de domaine gratuit avec lequel il pourra développer ses propres services, l'email, le web, la radio, etc. ». (*) Le site Domaine.info, également géré par Sam Syamak Bavafa, ainsi que le blog de l'Icann, diffuseront un résumé vidéo des ateliers qui se déroulent actuellement à Paris dans le cadre de cette 32e réunion publique.

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