France Connect, la progression de l'identification fédérée pour la e-administration
Simplifier la vie des administrés et faciliter les rapprochements inter-administrations est l'ambition de l'identification fédérée France Connect.
PublicitéLe 29 juin 2016, dans les locaux de la Fondation Mozilla (en soi tout un symbole), le secrétaire d'Etat à la réforme de l'Etat Jean-Vincent Placé a présenté les évolutions de France Connect. Ce dispositif de fédération d'identité vise à simplifier la vie des administrés comme des administrations pour, à terme, toutes les démarches en ligne. Le tout est développé dans le cadre de la directive européenne e-IDAS.
A partir d'un compte donné, créé chez un fournisseur d'identité agréé et intégré (La Poste, la DGFiP, Améli...), l'administré peut en effet se connecter sur chaque site d'e-administration ayant adopté le dispositif. Pour l'administration, c'est une facilitation pour identifier de manière certaine l'usager, sans qu'il ait à se déplacer à un guichet avec une pièce d'identité, mais aussi pour proposer plus simplement de récupérer des données auprès d'autres administrations afin d'éviter à l'administré de fournir plusieurs fois les mêmes informations. France Connect n'est donc pas lui-même un fournisseur d'identité mais bien un agrégateur d'identités certifiées pour utiliser de façon unique les différentes sortes de comptes disponibles.
Six données pivots
France Connect repose sur six données pivots fournies par chaque service d'identité : nom, prénom, sexe, date, lieu et pays de naissance. A ce jour, trois services fournisseurs d'identités sont agréés et intégrés, d'autres étant appelés à s'ajouter au fil du temps. Il s'agit de Impots.gouv.fr (DGFiP), Loggin (IDN.LaPoste.fr) et Ameli.fr (sécurité sociale). Par ailleurs, les données pivots sont, au moment de leur utilisation, confrontées au RNIPP (Référentiel National d'Identification des Personnes Physiques) pour garantir la qualité des données.
France Connect est clairement une clef de voûte pour l'Etat Plateforme, la stratégie de système d'information modulaire de l'Etat. Les API en constituent d'ailleurs la cheville ouvrière.
Les collectivités locales autant concernées que les administrations d'Etat
Si toutes les administrations, collectivités et établissements publics sont susceptibles d'utiliser France Connect, certaines structures de droit privé le peuvent aussi. C'est notamment le cas des établissements de sécurité sociale, de santé, de l'enseignement et les délégataires de services publics.
Concrètement, France Connect a été utilisé à ce jour par 85 000 usagers depuis mars 2016 pour accéder à une vingtaine de services. La ville de Nîmes décroche la pole position avec une trentaine de démarches en ligne pouvant être réalisées avec une identification France Connect. Sa voisine, la métropole de Montpellier, utilisant déjà une identité fédérée entre la vingtaine de communes la constituant, a récemment rejoint France Connect. Nancy mais aussi Le Bourget, Saint-Pierre (Martinique) ou la petite commune d'Oloron Sainte-Marie (Pyrénées-Atlantiques, 10 000 habitants) sont désormais des utilisateurs.
Au niveau national, l'ANTS (Agence Nationale des Titres Sécurisés) et la DILA (Direction de l'information légale et administrative, ex-Documentation Française et ex-Journaux Officiels) sont des pionniers de l'utilisation de France Connect. On peut ainsi l'utiliser pour consulter ses points restants sur son permis de conduire. La généralisation de France Connect reste de ce fait l'objectif de l'année 2016.
Article rédigé par
Bertrand Lemaire, Rédacteur en chef de CIO
Commentaire
INFORMATION
Vous devez être connecté à votre compte CIO pour poster un commentaire.
Cliquez ici pour vous connecter
Pas encore inscrit ? s'inscrire