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Edito - Les éditeurs de logiciels restent calmes dans la tempête

Edito - Les éditeurs de logiciels restent calmes dans la tempête
Bertrand Lemaire est rédacteur en chef de CIO.

Les entreprises utilisatrices sont mécontentes mais les éditeurs de logiciels réagissent bien peu. Pourquoi s'en feraient-ils, d'ailleurs ?

PublicitéLes mouvements de mécontentement des entreprises utilisatrices de technologie sont fréquents. Au début des années 2000, il y a eu le combat contre la Software Assurance de Microsoft puis la Guerre de la Maintenance contre SAP, les luttes contre les audits de licences abracadabrantesques en lien avec des contrats illisibles... Mais, franchement, avez-vous vu un quelconque changement dans l'attitude générale des éditeurs qui continuent de brandir la bannière sacrée de la Propriété Intellectuelle ? Un peu comme les producteurs de musique ou de film. La bannière sacrée de la Propriété Intellectuelle est souvent un cache-misère face à une absence de pertinence économique. Alors l'utilisateur, celui qui devrait être regardé comme le client-roi, est insulté (« Sale pirate ! ») au lieu d'être l'objet de mille soins pour mieux correspondre à ses besoins.
Dans l'actualité récente, notons la grosse colère de la DGAC qui a exclu Oracle de son système d'information, le procès AFPA/Oracle et le combat de l'USF autour des accès indirects (ou « étendus ») pour faire admettre à SAP que les entreprises ne cèdent pas leur âme (leurs données) à l'éditeur en leur achetant un progiciel.

L'adhérence à un fournisseur reste généralement importante

Les utilisateurs pestent. Les utilisateurs râlent. Les utilisateurs payent (presque) toujours. Alors pourquoi l'éditeur se priverait-il ? Certes, il y a le contre-exemple de la DGAC. Mais, statistiquement, il faut admettre que la lourdeur d'une migration pour changer d'éditeur et adopter un autre éditeur similaire ne sera jamais choisie de bon coeur. Il fait aussi constater que de nombreuses mauvaises pratiques rendent délicates de telles migrations : l'adhérence à telle ou telle technologie demeure très importante. Les formats bureautiques propriétaires au lieu de l'OpenDocument, les procédures stockées en base de données au lieu de programmes indépendants, etc. sont autant de chaînes qui retiennent les entreprises.
De ce fait, le fournisseur de la dite technologie peut tranquillement boire son thé pendant que son client râle. Des boules Quiès, peut-être, seront un investissement nécessaire pour les forces commerciales de l'éditeur. Et alors ? Ceux qui osent franchir le pas, comme la DGAC, sont rares.

PublicitéL'open-source n'est plus un tabou... ou presque

Pourtant, pourtant, les choses sont en train d'évoluer. Le modèle du SaaS a changé la donne avec des contrats clairs tant sur le niveau de service et le prix mais aussi sur la restitution des données. Même si « démontrer la pertinence des solutions Open-Source reste un défi permanent », le modèle du logiciel libre soutient des pans entiers de l'informatique : OS serveurs (Linux), Big Data (Hadoop), cloudification (OpenStack)... Assistera-t-on bientôt au crépuscule des éditeurs ?
Il n'y a plus de tabou open-source. A la dernière Assemblée Générale du Cigref, Pascale Montrocher, DSI de Dassault Aviation, a été très claire à ce sujet. Et, là, le fournisseur (de maintenance ou l'éditeur) ne peut pas brutalement changer ses conditions. Un fork est si vite arrivé...

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