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Claude Molly-Mitton (USF) : « nous devons chercher à maîtriser nos données, même si nous subissons des limites »

Claude Molly-Mitton, président de l'USF, a présenté les thèmes de la prochaine convention annuelle du club.

Après Lyon (2015) et avant Lille (2017), l'USF (Utilisateurs SAP Francophones) organise sa convention 2016 les 12 et 13 octobre à Nancy sur le thème « La donnée au coeur de nos systèmes », un clin d'oeil assumé à la question des « accès indirects » actuellement très conflictuelle entre l'éditeur et ses clients. Claude Molly-Mitton, président de l'USF, présente ici ce qui est devenu l'événement annuel majeur de l'écosystème SAP en France où seront abordés tous les sujets délicats du moment et publiés plusieurs documents comme les résultats de l'enquête de satisfaction des clients SAP.

PublicitéCIO : L'USF organise sa convention annuelle les 12 et 13 octobre 2016 à Nancy. Pourquoi avoir choisi cette année le thème « La donnée au coeur de nos systèmes » ?

Claude Molly-Mitton : Cela peut être perçu comme une tautologie, personne ne sait plus qui a prononcé cette phrase en premier, mais c'est toujours essentiel : « la donnée est le pétrole du vingt-et-unième siècle. » Le thème de la donnée est dans la continuité de nos conventions précédentes, sur la société numérique (2014) et le Monde Digital (2015). Mais nous avons bien titré « au coeur de nos systèmes », pas « au coeur des systèmes d'information ».
Nous voulons donc bien voir la donnée comme un pilier de nos organisations au sens le plus large, pas un aspect purement technique. Il faut se rendre compte, par exemple, que la donnée d'usage a parfois, aujourd'hui plus de valeur que le service utilisé lui-même. Le cas des services gratuits de Google comme les services que s'apprêtent à créer les compagnies d'énergie, autour des données précises de consommation grâce aux compteurs communiquant, sont deux exemples simples.
Enfin, la donnée issue des systèmes -au sens non-informatique- mais utilisée par l'informatique, c'est un clin d'oeil à la question des accès indirects bien sûr, qui reste un sujet stratégique dans les relations de l'éditeur SAP avec ses clients, nos membres. La donnée appartient à celui qui la génère, et non à celui qui la traite techniquement !

CIO : L'adage « quand le service est gratuit, c'est vous le produit » ne montre-t-il pas les limites de cette approche ?

Claude Molly-Mitton : Nous devons chercher à maîtriser nos données, même si nous subissons des limites. Par exemple, pour s'inscrire à un jeu comme Pokémon GO, il faut absolument disposer d'une adresse mail spécifique pour éviter que trop d'informations ne soient recoupées.
Mais, de toutes façons, un grand nombre de données seront utilisées qu'on le veuille ou non. Dans certain cas, toute connaissance même des données transmises est impossible, typiquement celles d'un véhicule automobile connecté transmettant sans qu'on le sache des données au constructeur. D'où toute la problématique émergente du droit à la déconnexion.

CIO : A quoi va ressembler cette convention exactement ?

Claude Molly-Mitton : Nous restons sur une formule qui marche bien depuis des années : des plénières, des ateliers et un espace d'exposition pour les 80 partenaires. La liste des partenaires a été bouclée avec un record de précocité cette année, en mai. Une quinzaine ont d'ores et déjà dû être refusés, faute de place.
Il y aura 70 ateliers qui, pour la plupart, présenteront des retours d'expérience. On va évidemment beaucoup parler de Hana cette année. Le jeudi, il y aura aussi les ateliers roadmap animés par SAP.
Enfin, nous aurons une petite nouveauté inspirée par nos homologues allemands : un stand « influence ». Celui-ci sera commun USF et SAP, un peu à l'écart, et sera consacré au programme Customer Connexion de SAP. L'idée est de mener une démarche de design thinking et de co-innovation en direct, physiquement.
Avec 1500 participants uniques sur deux jours, notre convention reste le plus grand événement de l'écosystème SAP en France.

PublicitéCIO : Allez-vous publier des documents particuliers à l'occasion de la Convention ?

Claude Molly-Mitton : Tout à fait. Déjà, nous allons dévoiler les résultats de l'enquête de satisfaction 2016 réalisée par la Sofres. Celle-ci sera transcrite dans une Note de Perspective qui sera distribuée sur place. Il y a deux ans, il y avait 204 répondants contre 210 cette année. La Note analysera évidemment les évolutions entre les deux enquêtes.
Une autre note de perspective consacrée au module SAP Simple Finance, « S/4 Finance le début d'une nouvelle ère ? », sera également publiée. Et en attendant, dans quelques mois, la Note sur les audits de licence, plusieurs devraient sortir soit à la Convention soit peu après : Big Data, BPC (outil de planning), l'Enterprise Support, architecture BI...

CIO : Plusieurs travaux sont partagés entre plusieurs commissions. Est-ce le signe qu'il faille revoir cette organisation en commissions ?

Claude Molly-Mitton : Il y a en effet plusieurs travaux transverses menés en « commissions croisées », réunissant les membres de deux ou trois commissions. Par exemple, c'est le cas de groupes travaillant sur SAP Hana ou sur la facturation électronique. Une réflexion est donc en cours. Mais nous pourrons décider de continuer comme cela (après tout, ça marche !) ou bien de refondre la carte thématique des commissions.
Une telle décision ne serait pas neutre. Je rappelle qu'il y a deux types d'adhésions à l'USF : soit pour quelques commissions avec des collaborateurs précis soit pour l'ensemble des commissions avec le nombre de collaborateurs que l'on souhaite. Il n'est pas prévu de revoir ce principe.

CIO : La Convention est classiquement une occasion de conférences plénières sur des sujets assez vastes. Quel sera, cette année, le programme de celles-ci ?

Claude Molly-Mitton : Le mercredi 12 octobre, nous aurons trois intervenants. Le premier sera l'économiste Nicolas Bouzou, auteur de nombreux ouvrages dont « L'innovation sauvera le monde ». L'écrivain, philosophe et ancien ministre Luc Ferry interviendra en lien avec son dernier livre, « La révolution transhumaniste ». Enfin, Emmanuelle Duez, serial-entrepreneur créatrice notamment de The Boson Project (qui réalise du conseil en organisation) nous fera réfléchir sur les remises en causes profondes des modes de fonctionnement des entreprises en lien avec les nouvelles générations.
Le lendemain, jeudi 13 octobre, après la traditionnelle intervention de Marc Genevois, Directeur Général de SAP France, qui remettra les SAP Quality Awards, nous aurons de nouveau trois conférenciers. François Werner, délégué au numérique au Conseil Régional Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine et Maire de Villers-lès-Nancy, sera notre intervenant local de l'année. Ancien patron de Tracfin, et s'appuyant sur ses responsabilités actuelles, il interviendra sur les responsables publics face aux données, notamment l'open-data. Rand Hindi, data scientist réputé et créateur de Snips, présentera comment l'intelligence artificielle peut faire disparaître nos technologies. Enfin, un peu décalé, Daniel Constandini conclura la matinée sur le thème des prérequis de la performance collective. Pour mémoire, cet entraîneur de handball a été celui qui a mené les Barjos et qui a été reconnu par ses pairs meilleur entraineur de handball de tous les temps.

CIO : Enfin, pourquoi des entreprises envoient-elles de leurs collaborateurs à la Convention ou même adhèrent-elles à l'USF ?

Claude Molly-Mitton : Pour l'adhésion, il y a deux raisons d'un poids équivalent, une négative et l'autre positive. La première relève des problèmes commerciaux, comme, par exemple, un audit de licences qui se passe mal où l'entreprise a besoin de conseils. La seconde est un investissement massif en technologies SAP justifiant une recherche d'aide pour profiter pleinement de celui-ci. Pour la convention il n'y a que des raisons positives, et la première motivation est de venir rencontrer ses pairs notamment lors des ateliers des après-midi.